Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
George Henri Longly
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On avait découvert son travail à l’automne dernier sur le stand de la galerie Koppe Astner, venue de Glasgow pour la première édition de l’excitante petite foire alternative à la Fiac, Paris Internationale. Excellente nouvelle, l’artiste anglais George Henry Longly (né en 1978) est de retour cet hiver à la galerie Chez Valentin avec un ensemble de sculptures composites dont les fiches techniques font rêver. A l’image de celle ci : “Marbres, capsules métal, stylo ‘Touche Eclat’ YSL, stylo numérique, œufs, bouchon d’oreilles, boulons de fixation…”. George Henri Longly réalise aussi des performances dans lesquelles il convoque et déjoue les codes de l’industrie de la mode.
The Smile of a Snake Du 22 janvier au 12 mars à la galerie Chez Valentin, 9, rue Saint-Gilles, Paris IIIe,
Spectacles sans objets
On connaissait leurs performances ultra érudites où, en guides de musée averties, Chloé Maillet et Louise Hervé revisitaient tous azimuts, et avec beaucoup d’humour, l’histoire de la commune de Belleville, des stations thermales ou le roman gothique. Au Centre Pompidou, ce samedi, c’est un film qu’elles présenteront. Une histoire de la performance dont l’origine se situerait dans les fêtes révolutionnaires.
Au Cinéma 2 du Centre Pompidou, 40 minutes
4 Faces dans un F2
On a vu se multiplier ces derniers mois les initiatives spontanées d’artistes qui prennent les devants et font de leurs ateliers, et pourquoi pas, comme ici, de leur appartement, des lieux d’expos temporaires. A l’initiative du photographe Thomas Lannes qui ouvre les portes de son F2 dans le quartier de Belleville, le photographe Charles Lopez (qui présentera une série inédite de 17 photographies anonymes pliées dans lesquelles il a fait disparaître toute représentation humaine), le plasticien Bruno Botella et son cube inspiré par les dispositifs de cure des membres fantômes et l’artiste Josquin Gouilly-Frossard avec ses montages d’images illusionnistes, feront donc le show ce samedi dans moins de 30 m2.
Thomas Lannes, lui, inaugurera pour l’occasion, une pièce voyeuriste : la retranscription en relief d’une image radar sondant les volumes de l’appartement mitoyen. On nous promet aussi une surprise dans la salle de bains. Une expo dans un mouchoir de poche qui a des choses à nous dire sur les désirs de promiscuité, les fantasmes d’ubiquité mais aussi l’absence, le mirage et les trompe-l’œil.
De toi à la surface
Au Plateau, le curateur François Aubart réunit lui aussi des objets ou “accessoires” dotés d’une forme d’autonomie. Qui permettent “d’identifier leur propriétaire” (Christian Boltanski), sont porteurs de “désirs contradictoires” (Simon Dybbroe Møller), n’en font qu’à leur tête (Camille Blatrix) ou sont doués de sentiments (Anouchka Oler). Une expo qui, comme le dit joliment son chef d’orchestre, cultive “l’esprit d’étagère”.
De toi à la surface, du 21 janvier au 10 avril au Plateau, Frac Ile-de-France
Georgia O’Keeffe
Il vous reste un peu plus de deux semaines pour découvrir la magistrale rétrospective consacrée à l’artiste américaine née en 1887 dans le Wisconsin avant de s’installer à New York avec le photographe Alfred Stieglitz puis au Nouveau-Mexique au sortir de la Seconde Guerre mondiale. L’occasion de découvrir une œuvre ample, peu connue en France, nourrie par la photographie mais qui s’épanouit principalement dans la peinture et fait le grand écart entre abstraction et figuration sensuelle.
Chez Georgia O’Keeffe, les fleurs, le ciel et le désert, parmi ses motifs préférés, recouvrent à demi-mot le vocabulaire du féminin, fentes, lèvres et muqueuses qui impriment sa peinture lascive et jubilatoire. « Georgia O’Keeffe est le peintre de l’érotisme au féminin : présent, aveuglant, mais invisible sous son apparence naturelle et offerte, écrit à son propos l’écrivaine et psychanalyste Julia Kristeva. Aucune transgression, aucune perversion – la jouissance est permanente, une floraison continue qui se dilue en apaisement, en neutralité, en quiétisme. Rien à voir avec la froideur, mais simplement une distance neutre et intériorisée qui sait attendre son instant de floraison. La passion filtrée par le refoulement.”
Jusqu’au 7 février au Musée de Grenoble,
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