Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
David Claerbout
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A l’automne 2007 avait lieu au Centre Pompidou la première exposition personnelle en France de l’artiste et vidéaste belge David Claerbout. Artiste et vidéaste : la précision importe, puisque chez lui, les deux médiums sont inextricablement liés. Le fil conducteur de son œuvre ? La confrontation d’images fixes et d’images filmées, à la croisée entre photographie et cinéma. A l’intérieur de plans vidéo en apparence immobiles, Claerbout introduit d’infimes éléments en mouvement, immergeant le spectateur dans un temps comme figé, bien qu’ animé d’une qualité vibratoire, souterraine et vaguement perturbante. A l’occasion de sa rétrospective au FRAC Auvergne, il présentera son dernier film Travel (1996-2013), un voyage intérieur et hypnotique autour de la musique de relaxation à but thérapeutique que composa Eric Breton dans les années 80. Un éloge de la lenteur alors que tout s’accélère.
David Claerbout, du 30 janvier au 10 mai 2015 au FRAC Auvergne. www.frac-auvergne.fr
Hors Pistes
Depuis dix ans déjà, le festival « Hors Pistes » au Centre Pompidou nous convie à assister à « un autre mouvement des images ». Au programme, un panorama dynamique des nouvelles formes de la vidéo où dialoguent vidéo, performance, conférence et installations. L’édition anniversaire est placée sous le signe de la célébration. « Inauguration, mémoire, oubli, non-anniversaire, rassemblement, souvenir, DJ, clowns, cadeau, … » : chaque soir, un projet inédit proposera une variation autour de ces mots-clés. Parmi les nombreux invités, Narimane Mari, Louise Hervé et Chloé Maillet, Grégory Buchert, Maïder Fortuné, Thomas Lévy-Lasne, Arnaud Dezoteux ou encore Franck Smith. Tout au long du festival, l’installation évolutive performée des duos John John et Hippolyte Hentgen métamorphosera le Forum au niveau -1.
Partenaire du concours création vidéo Sosh aime les inRocKs lab, le festival présentera le travail du jeune artiste Damien Jibert, gagnant du Prix spécial 2014. Son projet Reflet, un site internet filmique et interactif conçu avec Pablo Albandea, se déclinera à l’échelle d’une salle de cinéma au cours d’un solo show, lundi 2 février.
A lire également : l’entretien avec Géraldine Gomez, fondatrice du festival.
Hors Pistes 2015, du 23 janvier au 15 février au Centre Pompidou à Paris. www.centrepompidou.fr/
« Mary / Miller / Mosset / Overton »
C’est en vain que l’on cherchera à faire sens de cet étrange poème en prose. Composé des noms des quatre artistes réunis à la galerie parisienne Triple V, Servane Mary, John Miller, Olivier Mosset et Virginia Overton, le titre est à l’image de la relation qu’ils entretiennent. Au premier abord, peu de résonances entre leurs travaux respectifs. Des photographies de moto font face à un tube en laiton suspendu, un curieux homme-fruits voisine avec des compositions murales en bois. En réalité, la parenté se situe à un niveau moins immédiat. A défaut d’une technique, d’un style ou d’un thème, ces artistes partagent un même atelier à New York. C’est alors toute une sous-conversation que l’on imagine avoir innervé les œuvres, qui gardent forcément, se dit-on, en mémoire les échanges quotidiens de leurs auteurs. Plus simplement, l’exposition témoigne aussi de la manière dont se croisent, en un point précis, les sensibilités, les générations et les nationalités.
« Mary / Miller / Mosset / Overton », du 18 janvier au 14 mars à la galerie Triple V à Paris. www.triple-v.fr
Xavier Antin
L’erreur est humaine. En cela, elle fait défaut à la machine. Et aux images qui nous entourent au quotidien aussi, qui semblent souvent auto-générées et sans âme. L’œuvre de Xavier Antin part de ce constat. Attentif à mettre en évidence les conditions de production et de reproduction des images, il reconstruit manuellement leurs outils de fabrication – les imprimantes de bureau comme les imprimantes 3D. Est alors réintroduite une part de faillibilité : la main de l’homme redevient visible. Ce processus de rematérialisation s’accompagnait, dans ses précédentes expositions, d’une mise en situation des œuvres, qui proliféraient partout ailleurs que sur les murs. A la BF15 à Lyon, pour sa nouvelle exposition solo, cette réflexion devient le thème principal. « L+T », c’est son titre, tire son nom du dispositif d’exposition « Leger und Träger » imaginé en 1924 par le designer et architecte Frederick Kiesler, un proche du mouvement De Stijl. Repeignant murs et plafond en noir, les œuvres étaient présentées de manière éclatée au centre de la pièce. C’est sa scénographie révolutionnaire -mais oubliée- que se propose de réactiver Xavier Antin.
« L+T » de Xavier Antin, du 30 janvier au 28 mars à la BF15 à Lyon. labf15.org/
« Scroll infini »
« Ce sont ces processus de déformation des images dans leurs passages d’un support à un autre, d’un média à un autre, d’un contexte à un autre, que les artistes de “Scroll infini” rendent visible (…) Ces déplacements sont des manières aussi de voir ce qui, au-delà du contenu d’information ou de représentation, résiste dans une image, ce qui perdure de la charge historique et affective dont elle est porteuse », explique la commissaire Émilie Renard à propos de l’exposition « Scroll infini ». Cinq jeunes artistes, Eléonore False, Neil Beloufa, Julien Creuzet, Emmanuelle Lainé et documentation céline duval, y proposent leurs visions expansives d’images à matérialité augmentée : leurs photographies, vidéos et installations ont en commun d’appeler à un dérèglement de tous les sens, et demandent à être expérimentées dans le temps réel de l’exposition. Faute de pouvoir s’y rendre, on pourra découvrir le backstage de l’exposition, documenté sur un tumblr alimenté par les artistes, l’équipe et les visiteurs.
« Scroll infini », avec Neil Beloufa, Julien Creuzet, documentation céline duval, Eléonore False et Emmanuelle Lainé, du 23 janvier au 28 mars à La Galerie centre d’art contemporain à Noisy-le-Sec. lagalerie-cac-noisylesec.fr/
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