Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
« La Chose »
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L’été dernier à la Fondation Ricard, elle signait le premier volet d’un cycle consacré au « non humain”. Avec son titre sans césure, humainnonhumain, la critique d’art et commissaire d’exposition Anne Bonnin mettait en scène une exposition qui, de pièces en pièces (signées Bruno Botella, Jean-Luc Moulène ou Jean-Marie Perdrix), “s’acheminait vers une forme d’indistinction”. Un an plus tard, c’est à la Synagogue de Delme que se poursuit la réflexion sur cet énigme du non-humain, “de l’inexplicable, de l’étrange ou du merveilleux”. Avec son titre à tiroirs, qui renvoie aussi bien à Kafka qu’au film de Carpenter et bien sûr à la psychanalyse, La Chose est cette “bête tapie dans la jungle de notre conscience ou de la réalité extérieure”. Qu’explorent ici 10 artistes parmi lesquels Jean-Luc Moulène et Miriam Cahn (déjà presents chez Ricard) mais aussi Eva Barto, Mihut Boscu Kafchin ou Anne-Marie Schneider.
« La Chose », du 13 juin au 27 septembre au Centre d’art contemporain La Synagogue de Delme, à Delme
Rirkrit Tiravanija
L’artiste thaïlandais nous avait habitué à ses reconstitutions grandeur nature d’espaces atypiques : une péniche conçue par le Corbusier ou son propre appartement new-yorkais, tous deux répliqués à échelle 1. Cette fois-ci, c’est au pipi-room d’un lieu mythique, le bar new-yorkais CBGB1, qu’il s’est attaqué. Un backstage qui convoque avec lui toute une histoire, mais aussi toute une époque : celle des Ramones et de Patti Smith, d’avant le néo-conservatisme et la normalisation. La deuxième partie de l’expo, une scène et des bacs à glace taillés dans le marbre (mais avec du lard de Colonnata à la place des bières), sont une tentative d’inscription dans l’éternité de cette histoire de la contre-culture.
« Untitled 2015 (run like hell) » de Rirkrit Tiravanija, jusqu’au 18 juillet à la Galerie Chantal Crousel à Paris
Cory Arcangel
Alors que Rirkrit Tiravanija explore l’imaginaire du rock des 80s, Cory Arcangel nous plonge dans les beats futuristes de la décennie suivante : les 90s, l’âge d’or de la techno, l’apogée de acid house et de la trance. « On dit que la musique que nous entendons lorsque nous sommes ados est celle qui sera la plus importante pour nous le reste de notre vie. Pour moi, cette musique là, c’est la techno, cette disco cheap et sans voix de l’ère machinique », déclare l’artiste, né en 1978, qui s’est fait connaître en explorant comme l’un des premiers les relations entre culture digitale et pop culture, en faisant des gradients photoshop ou des vidéos youtube la matière première de ses œuvres. Sa nouvelle expo à la Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin se présente comme une grande bibliothèque compilant des disques clés de la techno, afin de montrer la permanence et l’imaginaire d’un médium, le vinyle, un support dont on dit qu’il peut perdurer jusqu’à 100 ans. Lors du vernissage, l’expo a été inaugurée par l’Ensemble Intercontemporain, fondé par Pierre Boulez en 1978.
« AUDMCRS – PSK – SUBG » de Cory Arcangel, du 7 juin au 26 septembre à la Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin
Dan Graham
Perché au sommet de la Cité Radieuse de le Corbusier à Marseille, le MAMO, le Centre d’Art ouvert à l’initiative du designer Ora Ita dans l’ancien gymnase de l’immeuble, invite chaque été un artiste à concevoir une installation in situ. Si le centre d’art fait tout au long de l’année la part belle à la jeune création émergente, le rendez-vous estival est l’occasion de donner carte blanche à un artiste de grande renommée. Après Xavier Veilhan en 2013 puis Daniel Buren l’an passé, c’est cette année Dan Graham qui se frotte au cadre exceptionnel, comme suspendu entre mer et béton. Figure majeure de l’art minimal des années 1960, l’américain, né en 1942, proposera un ensemble d’œuvre composé de deux pavillons, sept maquettes ainsi qu’une sélection de films qui font se télescoper architecture et sculpture.
« Observatory / Playground » de Dan Graham, du 14 juin au 20 septembre au MAMO à Marseille
« The air was full of anticipation »
Il y eut bien sur l’exposition mythique d’Yves Klein en 1958 à la galerie Iris Clert, remplie à ras bords… par les seuls spectateurs. Une exposition du vide réactivée en 2009 au Centre Pompidou dans une magistrale et radicale rétrospective consacrée à toutes les occurrences du vide comme modalités d’exposition (chez Klein donc, mais aussi chez Art & Language, Bethan Huws ou Roman Ondak). C’est dans cette lignée là, d’un art dématérialisé ou évanescent, que se situe The air was full of anticipation, une exposition collective présentée ces jours-ci à la BF15 à Lyon. Orchestrée par Veronica Valentini (par ailleurs fondatrice de Bar Project à Barcelone), elle réunit des artistes de l’éphémère et de la propagation, de « cette notion de mobilité qui traverse nos vies » : l’artiste et parfumeur Julie C.Fortier, les artistes nomades de 4 Taxis, Camille Bondon et ses prophéties quotidiennes, Lùa Coderch et ses projections imaginaires.
« The air was full of anticipation », du 13 juin au 25 juillet à La BF15 à Lyon
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