Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
Chris Burden
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En 1971, à Santa Ana en Californie, l’artiste Chris Burden, 25 ans, se fait tirer une balle dans le bras gauche par un complice situé dans le public. Cette performance, c’est Shoot, qui a fait la une des journaux et marqué les esprits du monde entier. Un geste d’une violence inouïe et d’un engagement insurpassable. Un point de non retour ? Comment, se demande-t-on, continuer à créer après une telle performance ? Or on l’ignore parfois, mais l’œuvre de Chris Burden a bel et bien connu une suite prolifique. Le goût du risque, de l’instant où tout peut basculer, sont toujours là, mais transposés dans le registre de la sculpture. Depuis 2003, l’artiste réalise ainsi des architectures précaires suspendues de façon invraisemblable où rôde la menace de la chute soudaine. Comme pour Shoot, la précision force le respect : chez Chris Burden, tout est une affaire de centimètres.
Chris Burden, du 25 avril au 24 juillet, à la galerie Gagosian au Bourget
Peter Regli
Lorsqu’on cherche des informations sur le net au sujet de Peter Regli (artiste suisse, né en 1959), le premier résultat sur lequel on tombe est un site intitulé Reality Hacking. Pourtant, contrairement aux apparences, son site n’a pas été victime de piratage informatique. Reality Hacking désigne son principal projet, un work in progress entrepris dans les années 1990 et jamais discontinué depuis. Entre interventionnisme et happening, Peter Regli vient ponctuer l’espace public de sculptures monumentales reprennant des figures largement popularisées qu’il implante là où on ne les attend pas : un bonhomme de neige dans les pays où il ne neige pas (Afrique du Sud, Vietnam), des Bouddhas au pied d’un building à Zurich, un phallus rituel du Bhoutan dans une galerie européenne. La série, riche de plus de 300 interventions (chacune est désignée par son numéro) comprend également des actes plus immatériels, micro-performances et œuvres éphémères qui, chacune, appliquent la notion de piratage au réel. Une vraie découverte en perspective avec cet artiste aussi punk que poétique, dont c’est la première expo solo en France.
Peter Regli, du 24 avril au 23 mai, à la galerie Art:Concept à Paris
« James, Circuit & le Freistilmuseum »
Tapis rouge pour Circuit, collectif et espace indépendant éponyme basé à Lausanne qui fait corps, pour cette exposition hors les murs, au sein de la galerie Xippas. Crée en 1998, il réunit, entre autres, les artistes Philippe Decrauzat, François Kohler, Delphine Coindet (dont on peut actuellement voir une exposition au Credac d’Ivry-sur-Seine), Caroline Anderes ou Didier Rittener. Pour brouiller les pistes, les membres de Circuit ont à leur tour fait appel à une figure clé du paysage suisse : Christoph Gossweiler, génial « conservateur » du Freistilmuseum depuis 1979, un anti-musée qui se conçoit davantage comme une collection (d’objets manufacturés, coupures de presse, photos amateurs, maquettes etc) que comme une institution.
« James, Circuit & le Freistilmuseum », du 25 avril au 30 mai à la galerie Xippas, Paris
« Été perpétuel »
« L’été perpétuel » ça commence dès ce soir, dans le chantier de la Fondation Galeries Lafayette, où le réalisateur Romain Kronenberg et le designer Benjamin Graindorge donneront un aperçu de leur futur film (scénario, musique et sculptures-jeux), actuellement en cours de réalisation. La suite du processus sera dévoilée le 2 juin dans le cadre du Nouveau Festival au Centre Pompidou. Les perfectionnistes pourront de leur côté relire le roman d’apprentissage très libertaire d’Herman Hesse, Le jeu de perles de verre (« glassbead » en anglais, qui a aussi inspiré un collectif d’artistes, théoriciens et historiens éponyme), la fausse biographie d’un jeune homme au cœur d’un monde imaginaire dont s’inspirent les deux artistes pour le film.
« Ete perpétuel », les jeudi 23 avril – 18h00-21h30 ; vendredi 24 avril – 18h00-21h30 ; samedi 25 avril – 14h00-19h00. A la Fondation Galeries Lafayette à Paris
Hôtel Dunkerque
De la Biennale du design de Saint Etienne à l’expo L’usage des formes au Palais de Tokyo à Paris en passant par l’expo Bricologie à la Villa Arson à Nice, de nombreuses propositions se penchent sur les points de contact, les hybridations et les zones de friction entre art et design. Au Frac Nord-Pas-de-Calais, l’expo « Hôtel Dunkerque » se propose de replacer le débat dans une perspective historique, en allant voir du côté de la décennie 90s. A cette époque, des artistes comme le suisse John Armleder, qui transforme de vieux meubles en ready-made dans la série Furniture Sculptures, ou l’Allemand Tobias Rehberger, qui conçoit ses œuvres comme des installations meublées sous influence, font partie de ceux qui font bouger les frontières. Une expo collective qui propose un tour d’horizon conséquent, où l’on retrouvera tout aussi bien Claude Closky, General Idea, le collectif Archizoom, Ann Veronica Janssens, Verner Panton ou encore Ettore Sottsass.
« Hôtel Dunkerque », du 25 avril au 25 octobre au FRAC Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque
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