Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
Delphine Coindet
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Transitionnels, narcissiques, rituels – chez Delphine Coindet, les objets ne sont jamais simplement des objets. Une évidence, qui pourtant s’inscrit à la croisée de problématiques ultra contemporaines. Le courant philosophique de l’Ontologie Orientée Objet tout d’abord, véritable révolution dans le monde de la pensée. Mais aussi, dans le champ de l’art, le regain d’intérêt que connaît actuellement l’artisanat. Pour Modes et Usages de l’art, Delphine Coindet a travaillé en étroite collaboration avec le CIRVA, le Centre de recherche sur le verre. Résultat ? Une profusion de couleurs où chaque installation, entre domestique, utilitaire et architecture, fait signe vers des récits multiples. On y croise des figures féminines de la mythologie, Antigone, Cassandre, Diane ; un clin d’oeil aux Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck ; un autre au dadaïste Hans Richter. Qui se reflètent à l’infini, les transparences chamarrées des pièces verre se mirant dans les grandes baies vitrées de cette ancienne manufacture.
« Modes et usages de l’art » de Dephine Coindet, du 10 avril au 28 juin au Crédac à Ivry
Lucy Skaer
C’est un secret bien gardé : à Lyon, six pieds sous terre, sous la colline de Fourvière, courent les couloirs du Musée gallo-romain, le dédale brutaliste de Bernard Zehrfuss, éternel rival de Le Corbusier. Pour la première expo d’art contemporain à s’y risquer, la Salle de Bains présentera, lors d’un hors-les-murs, une dizaine de sculptures de l’artiste écossaise Lucy Skaer, ancienne nominée au prestigieux Turner Prize en Angleterre, mais trop peu vue sous nos latitudes. Pour sa première expo solo dans un centre d’art en France, elle présentera une dizaine de sculptures réalisées à partir d’acajou rouge en provenance de Bélize, une ancienne colonie du Royaume-Uni. En perspective, une réflexion autour du post-colonialisme, de l’archéologie et de l’écologie
« Sticks and Stones » de Lucy Skaer, du 10 avril au 3 janvier, un hors-les-murs de La Salle de Bains au Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière
Do Disturb (festival)
Attention, marathon ! Le festival Do Disturb orchestré par et au Palais de Tokyo – en collaboration avec de prestigieuses institutions comme la Tate Modern, le MoMA PS1 ou le Matadero Madrid – dresse un état des lieux déjanté de la performance contemporaine. Trois jours durant, on renouera avec l’aventure d’un Palais qui ne dort jamais, comme déjà en 2012, lors de sa réouverture.
Do Disturb, les 10-11-12 avril au Palais de Tokyo à Paris
Stephen Felton
Il existe une généalogie bien particulière d’artistes : les obsessionnels, ceux qui, ayant élaboré une formule, la laissent dicter leur œuvre tout entière. Le peintre Stephen Felton est de ceux-là. Immanquablement, ses toiles obéissent toujours à la même logique visuelle : une toile écrue, sur laquelle plusieurs traits de peinture d’une seule couleur viennent former un motif rudimentaire. Sa méthode simple : « 1) entrer dans son atelier, 2) saisir ses pinceaux et ses pots de peinture acrylique, 3) peindre spontanément et à main levée ce qui lui passe par la tête, 4) évaluer le résultat, 5) valider ce résultat ou revenir à l’étape 2) après avoir tendu une nouvelle toile apprêtée ». Et le résultat frappant : de ces toiles, qu’il faut voir en série, émerge un rythme lancinant, scansion géométrique qui, une fois aperçue, ne nous quitte plus.
« Stick & Rag » de Stephen Felton, du 11 avril au 9 mai au Confort Moderne à Poitiers
Ellie Ga (performance)
Exploratrice, Ellie Ga l’est doublement. En ne craignant pas de s’immerger à corps perdu dans les archives, comme en 2005, lorsqu’elle avait pendant plus d’un an traqué la documentation manquante de la première expédition jamais réalisée au Pôle Nord, pour sa performance The Catalogue of the Lost. Mais aussi en embarquant, dans la vrai vie cette fois, à bord du Tara, un navire de recherche qui l’emmènera dans les glaces arctiques du Pôle Nord. C’était en 2007. Huit ans plus tard, la performance qu’elle présentera dimanche au Grand Café de Saint Nazaire prendra cette fois pour thème les profondeurs marines, plus précisément les vestiges du phare d’Alexandrie, autour desquels elle élabore des récits fictionnels. On plonge.
« Eurêka, A Lighthouse Play » d’Ellie Ga, le 12 avril à 15h au Grand Café à Saint Nazaire. Dans le cadre de l’exposition « Carré Octogone Cercle » d’Ellie Ga jusqu’au 31 mai
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