Samedi dernier, près de la porte Dorée à Paris, le street artiste français Combo a été agressé par quatre jeunes alors qu’il collait sur un mur l’une de ses œuvres.
Huit jours d’incapacité totale de travail (ITT), une épaule démise et des bleus pour Combo. Le tirage papier de lui-même, en djellabah, utilisant les symboles des trois religions monothéistes pour écrire le mot « Coexist » n’était visiblement pas du goût de quatre jeunes. Samedi, porte dorée à Paris, ils ont roué de de coups le street artiste, devant son refus de retirer l’affiche.
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Combo alias Culture Kidnapper, 28 ans, est un ancien graffeur de la Côte d’Azur, arrivé à Paris en 2010. Délaissant le graffiti pour se consacrer au métier de publicitaire pour Peugeot, McDo et Canal+, il décide en 2012 de reprendre les « armes » et se lance dans le street art.
Artiste engagé, Combo, s’emploie alors à détourner des images populaires. Il choisit des visuels connus – le plus souvent issus de la BD ou du vidéo game – pour leur identification immédiate auprès du grand public et surtout de la jeune génération. Puis il y intègre des éléments extérieurs, toujours porteurs d’un message pacificateur, souvent politique.
A l’instar de son expédition en 2012 dans la zone interdite de Tchernobyl pour y placarder des affiches de pub faisant l’apologie du nucléaire. C’est grâce ce clin d’œil provocateur, au premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima, que Combo se fait remarquer par les médias internationaux. Depuis, il parcourt le monde avec ses bombes de peinture et ses rouleaux de papier imprimé.
En janvier 2013, il s’attaque carrément au gouvernement chinois en affichant les pages Googles d’épisodes de l’histoire chinoise censurées par le Parti Communiste, comme les manifestations de la place Tian’annmen, l’arrestation de l’artiste dissident Al Weiwei ou encore le Tibet. C’est d’ailleurs à la suite de cette opération que Combo monte sa première exposition en solo à Paris, baptisée Golden Shield (bouclier d’or), en référence à l’autre nom de la Grande muraille de Chine.
Sur les murs de Beyrouth, il colle des affiches avec le slogan « Moins de Hamas, plus de Houmous ». Place de la bourse, à Paris, il crée une installation éphémère à coté de l’AFP pour rendre hommage aux 162 sans-abris décédés au cours de l’année 2012.
L’effet provocateur, disruptif, dérangeant des œuvres de Combo font parfois l’effet d’une bombe. En ciblant la culture populaire et la jeune génération, le street artiste dérange. Il en a fait les frais récemment. Heureusement, rien de cassé.
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