Le sculpteur américain Carl Andre, l’un des derniers représentants vivants du mouvement minimaliste, s’est éteint à l’âge de 88 ans. Récit d’une vie tourmentée.
Il laisse derrière lui des œuvres uniques et une empreinte indélébile : le sculpteur américain Carl Andre est décédé le 24 janvier à l’âge de 88 ans. Témoin des années 1960, artiste exigeant et amusé, caractérisé dans sa jeunesse par une longue barbe noire devenue courte et blanche avec le temps, il était avant tout amoureux d’un minimalisme assumé.
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Carl Andre est né en 1935 à Quincy dans le Massachusetts. Sa passion de la sculpture est d’origine essentiellement familiale. Son père, menuisier sur des chantiers navals, lui fait découvrir le travail du bois tandis que son oncle anglais lors d’un voyage en Europe lui fait découvrir les mégalithes de Stonehenge et le travail de Brancusi, qui influenceront très largement son travail. En 1957, Carl Andre s’installe à New York où il découvre la peinture. Une passion qu’il délaissera peu à peu au profit de la sculpture. Son style se concentre sur des formes géométriques simples réalisées avec des matières brutes, du bois, du béton, de la pierre, de la brique… Après une première exposition au Guggenheim en 1970 la Tate Gallery de Londres fait l’acquisition n 1972 de Equivalent VIII (ou The Bricks), une œuvre constituée de 120 briques rectangulaires. Il multipliera dès lors les incursions muséales dans le monde entier au Stedelijk Van Abbemuseum à Eindhoven, au Laguna Gloria Art Museum à Austin, au Museum of Modern Art à Oxford ou encore au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
Féminicide ?
Figure de l’art minimaliste, pionnier du concept de “platitude” ( les sculptures sont pensées à l’horizontale, posées au sol), la vie Carl Andre prend une tout autre trajectoire lorsque seulement huit mois après son mariage avec Ana Mendieta en 1985, cette dernière meurt après une chute depuis la fenêtre de leur appartement situé au 34e étage. À l’époque, Andre explique à la police : “Ma femme est une artiste, et je suis un artiste, et nous avons eu une dispute à propos du fait que je sois plus exposé au public qu’elle. Et elle est allée dans la chambre, et je l’ai suivie et elle est passée par la fenêtre.”
D’abord accusé de son meurtre en 1988, il est acquitté trois ans plus tard. Une décision de justice qui énerve les militantes féministes qui protestent devant ses expositions allant même jusqu’à jeter des boyaux et du sang d’animal.
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