Une journée de mobilisation des artistes et des acteurs culturels dans onze villes de France : le lundi 13 janvier. Ouvert au public sans réservation…
Si le SYNDEAC (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) a changé de président en septembre 2013, Madeleine Louarn succédant au combattif François Le Pillouer, entourée de quatre présidents délégués, dont trois sont des femmes, son combat reste le même : défendre une politique publique de la culture contre vents et marées. Autrement dit, que les attaques subies par la culture en France viennent des gouvernements de la droite ou de ceux de la gauche qui se succèdent au pouvoir. Le 13 janvier sera une journée nationale de mobilisation, intitulée L’art en campagne, organisée conjointement par le SYNDEAC et d’autres syndicats, associations et fédérations culturels, accueillie conjointement dans 11 villes de France dans différents lieux d’accueil dont la diversité dit clairement l’unité des artistes et des institutions : Scènes nationales, Centres chorégraphiques, école de théâtre de l’ENSATT, Radio plus FM, Centres Dramatiques nationaux…
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Café républicain, table ronde et débat public
Unité de temps, mais liberté de lieu et indépendance d’action président au déroulement de cette journée selon les régions : café républicain ouvert aux citoyens en Lorraine, table ronde radiophonique à Radio Plus FM en région Centre, débat public en Bretagne et en Rhône-Alpes, banquets républicains dans le Nord-Pas-de-Calais et en Normandie ou apéro républicain en Picardie, rédaction d’un Livre Blanc en Provence Alpes Côte-d’Azur ou assemblée de la profession en Ile-de-France, les initiatives ont en commun de réunir « spécialistes » et public, tous acteurs de la décentralisation.
Une journée symbole en forme de réaction au courrier envoyé à François Hollande par le SYNDEAC en décembre 2013, resté lettre morte :
« On faisait part au Président de la République de notre opposition à une délégation de compétence de l’Etat à une collectivité dans le domaine de la culture, récapitule Madeleine Louarn. Il ne nous a pas répondu, mais nous avons été reçus par son conseiller culturel, M. David Kessler, qui nous a dit que l’on n’avait pas à s’inquiéter. Ce qui ne nous a pas rassurés ! »
Avec raison, puisque le texte de ce projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale a été déposé au Sénat le 17 décembre, fait l’objet de débats le 18 décembre pour finir par être voté par l’Assemblée Nationale le lendemain… « On a suivi les débats parlementaires, on a œuvré auprès des députés pour qu’ils soutiennent notre amendement. Ils nous ont très bien soutenus, d’ailleurs, mais c’est passé, à trois voix près… « constate, désabusée, la présidente du SYNDEAC.
« L’histoire a montré que toutes les décentralisations réussies dans la culture l’ont été grâce à l’accompagnement »
Présenté par le député socialiste, Marc Goua, membre de la Commission des Finances, cet amendement stipulait :
« Cette procédure de délégation de compétence ainsi que son champ d’intervention font craindre au secteur de l’art et de la culture une décentralisation sans la présence de l’Etat. Or, l’histoire a montré que toutes les décentralisations réussies dans la culture l’ont été grâce à l’accompagnement sur notre territoire d’une politique nationale agissant comme un garant et un stimulant bénéfiques à tous. En effet, c’est un domaine qui s’est construit petit à petit sur des financements croisés, gages de libertés, d’audaces et d’inventions. »
Autrement dit, le combat continue, conclue Madeleine Louarn : « Il va falloir continuer à se battre sur d’autres lois pour voir comment réduire les dangers des compétences partagées qui signifient en fait moins de présence de l’Etat en régions. La culture serait déléguée à la région elle-même et ça nous inquiète beaucoup. »
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