De la théorie à sa démonstration, Nauzyciel se fait le passeur habité de deux monologues de Pascal Rambert.
Pas facile de jouer avec un animal sur scène. On le sait, il a tendance à occuper le terrain et à capter l’attention du public. Surtout quand c’est un terre-neuve à l’allure de nounours baveux… Mais Arthur Nauzyciel fait finement équipe avec Elboy pour interpréter le narrateur du monologue écrit par Pascal Rambert et créé en 2007 par l’acteur suédois Lou Castel.
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Son titre, L’Art du théâtre, dit assez de quoi l’homme parle à son chien, interlocuteur placide face à ce flot de paroles où se mêlent sans distinction ses envies et ses dégoûts, ses certitudes et ses doutes – surtout ses doutes –, ses observations et ses conseils.
Le théâtre nous fait sentir un autre temps
et génère une expérience singulière
Qu’en retenir ? Que l’écoute d’un chien se règle moins sur le langage verbal que sur celui du corps, de la respiration et du rythme… ce qui en fait un acteur né. Et aussi, que le théâtre nous fait sentir un autre temps et génère une expérience singulière : “Quand on vit dans l’art du théâtre, on vit dans un temps ajouté. Nous ajoutons du temps à la vie qui nous abandonne.”
Ventre noué
Changement de costume, de ton et de registre pour De mes propres mains, écrit en 1993, un déluge verbal de colère, de haine de soi et d’envie de tuer – les autres, soi-même et la vie accablante. Cette fois, Arthur Nauzyciel est seul en scène, avec le ventre noué qui mitraille des paroles, respiration saccadée et regard figé. Un texte sans ponctuation, une parole à perdre haleine qui nous laisse sur le flanc. Touché au cœur.
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