Olivier Py dévoile sa programmation ; l’Afrique est mise à l’honneur tandis que les metteurs en scène et les chorégraphes renommés se partagent l’affiche avec des nouvelles têtes dans une belle harmonie.
Très à l’aise dans l’exercice de style de présenter la 71e édition du Festival d’Avignon à Paris sur la scène du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Olivier Py s’amuse du souvenir qu’en ces lieux, quand il était élève, il avait joué Tartuffe. En ces temps où les politiques ont des velléités de déréguler la culture, il commence par lire la liste des tutelles qui garantissent l’existence du Festival, et rappelle « qu’une subvention permet d’abord de subventionner l’accès du public dans les salles ».
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Avec 41 spectacles à son affiche et 8 formes courtes pour les Sujets à vif, cette prochaine édition fait toujours la part belle au théâtre sous toutes ses formes. La danse pure y est présente avec six créations. Forte de treize créations, la catégorie nommée « Indiscipline » témoigne quand à elle du mélange des genres entre les disciplines.
Dans la Cour d’honneur
Après avoir présenté un magnifique Mahabharata en 2014, le metteur en scène japonais Satoshi Miyagi ouvre cette année le festival dans la Cour en adaptant Antigone de Sophocle aux codes d’un théâtre indonésien qui va transfigurer radicalement le lieu… puisqu’il se joue traditionnellement sur un plan d’eau. On va aussi danser dans la Cour avec Israel Galvan et son art du flamenco revisité. Ce sera l’occasion d’y faire une drôle de nouba avec le spectacle La Festa conçu par le chorégraphe de Séville.
Un focus sur l’Afrique
La soirée de Clôture se déroulera dans la Cour et elle sera africaine. Une rencontre entre littérature et musique s’inspirant de Femme noir de Léopold Sédar Senghor pour réunir Angélique Kidjo, Isaac de Bankolé et Manu Dibango. Les chorégraphes Seydou Boro et Salia Sanou sont de Ouagadougou, Kettly Noël travaille à Bamako, Nadia Beugré et Nina Kipré ont répété à Abidjan. Tous se retrouvent salle Benoît XII pour un programme dansé réunissant leur spectacle en trois temps.
Hommage à Molière
Frank Castorf présente au Parc des expositions son ultime spectacle créé avant son départ de la Volksbühne de Berlin, Le Roman de monsieur de Molière d’après Mikhaïl Boulgakov. C’est avec les élèves du conservatoire que Clément Hervieu-Léger monte Impromptu 1663 d’après Molière et La Querelle de l’Ecole des femmes.
Côté politique
Avec On aura tout, Christiane Taubira invente un théâtre feuilleton en complicité avec la metteur en scène Anne-Laure Liégeois. Un spectacle composé chaque jour de lectures de grands textes capables d’éclairer le chaos de notre présent.
Les fidèles du rendez-vous
Guy Cassiers reprend Le Sec et l’Humide d’après Jonathan Littell et il nous donne à voir sa dernière création cosignée avec la chorégraphe Maud Le Pladec, Grensgeval (Borderline) d’après Les Suppliants d’Elfriede Jelinek. De son côté, Katie Mitchell se plonge dans l’univers de Jean Genet avec De Meiden, une adaptation des Bonnes où Madame est jouée par un homme.
Tandis qu’Emma Dante dénude sa troupe pour un théâtre chorégraphique titré Bestie di scena (Bêtes de scène). Avec un spectacle en huit tableaux, l’Italien Antonio Latella se livre à un portrait de chaque membre de la famille des Atrides.
Moment d’émotion à la Maison Jean Vilar, une représentation unique d’Hamlet témoigne du travail engagé par Olivier Py avec les détenus du centre pénitentiaire d’Avignon-Le-Pontet . Avec une adaptation en trois heures des six cents pages de son roman Les Parisiens, le metteur en scène directeur devenu avignonnais va retrouver le chemin de La Fabrica pour nous faire rire des travers des habitants de la capitale.
71e édition du festival d’Avignon du 6 au 26 juillet.
Ouverture des réservations le 12 juin sur festival-avignon.com
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