Pourquoi une foire de photo dans les studios Paramount ?
L’idée est audacieuse. Après s’être encore imposée en octobre au Grand Palais comme la meilleure foire consacrée à la photographie, Paris Photo s’exporte fin avril à Los Angeles. Dotée d’artistes majeurs, la Côte Ouest ne possède pas un énorme marché de l’art, les grandes fortunes de l’entertainment étant peu attirées par l’art contemporain, au point que la foire d’art contemporain de Los Angeles est toute petite et très provinciale.
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Tout pourrait donc changer avec Paris Photo, dont le jeune directeur Julien Frydman a eu l’idée de s’installer dans les studios de la Paramount, à Hollywood. C’est la stratégie commerciale implacable selon laquelle il faut aller chercher le client là où il se trouve. Il faut dire que le marché de la photo est plus aisé, et a surtout plus de chances de plaire aux producteurs, réalisateurs et acteurs du tout-Hollywood. La Paramount, c’est un peu chez eux. La foire occupera donc plusieurs hangars ou “stages” réservés ordinairement aux tournages, tandis que les décors reconstituant le New York des années 30 accueilleront des expos solo. Ainsi, la petite joaillerie devant laquelle s’arrête Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé sera transformée en galerie d’art. Une section sera ouverte aux images en mouvement, Hollywood oblige. Divertissante et espérée lucrative, cette Paris Photo sera donc très “L.A.”.
Mais elle croise aussi une question qui divise la scène de l’art en Californie : faut-il ou non se rapprocher, comme le fait le Museum of Contemporary Art dirigé par l’ancien galeriste Jeffrey Deitch, de l’industrie de l’entertainment ? Ou vaut-il mieux s’en tenir à distance critique, à l’image de Paul McCarthy, feu Mike Kelley ou John Baldessari, qui a récemment démissionné du conseil d’administration du MOCA pour marquer son désaccord ?
Jean-Max Colard
Paris Photo Los Angeles du 26 au 28 avril aux studios Paramount Pictures
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