En exaltant le potentiel comique d’une tragédie-ballet de Molière et Lully, Omar Porras déploie avec humour le flirt épique d’un dieu et d’une mortelle.
S’émerveiller comme un enfant d’un spectacle où chaque tableau vous bouscule d’émotion et offre l’occasion de rire à gorge déployée n’est pas donné tous les jours.
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Avec Amour et Psyché, le Colombien Omar Porras s’empare d’une tragédie-ballet de Molière et Lully pour la placer brillamment sous le verre grossissant d’un théâtre qui assume ses allures saltimbanques et distille avec élégance le grotesque de masques dignes de la commedia dell’arte.
Installé en Suisse depuis 1990, celui qui dirige aujourd’hui le Théâtre Kléber-Méleau de Renens, en Suisse, débarque à Paris dans les années 1980. A 20 ans, c’est entre Concorde et Châtelet qu’il apprend son métier en installant le castelet d’un spectacle de marionnettes dans les rames du métro.
Vivre pleinement ses rêves
N’ayant jamais renié ses racines d’artiste des rues, il se revendique d’une esthétique hors du temps et mise sur la magie des images d’un art désargenté. Chez Porras, le bricolage des décors en carton-pâte et les apartés à l’adresse du public font merveille pour nous embarquer dans ses fantasmagories.
Suivre les aventures galantes du dieu Amour et de Psyché, la plus belle des mortelles, nous plonge dans l’inquiétante étrangeté d’une heroic fantasy où les acteurs volent et les dragons roulent des yeux. L’incitation à basculer dans les rêves se double alors d’une invitation à les vivre pleinement, et tout éveillé.
Amour et Psyché d’après Molière, mise en scène Omar Porras. Le 24 avril, L’Olivier, Istres. Du 30 avril au 17 mai, Théâtre Carouge-Atelier, Genève. Du 22 au 25 mai, TNBA, Bordeaux
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