De Man Ray à Gerhard Richter, de Gérard Fromanger à Robert Frank : les plus belles pièces contemporaines de l’homme de cinéma.
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Homme de cinéma, Marin Karmitz entretient depuis de longues années une relation secrète avec les arts plastiques. L’exposition de sa collection personnelle, dominée par la photographie – en plus de la vidéo, de la peinture ou de l’installation –, en souligne les reliefs. A la Maison Rouge, ces œuvres révèlent une tonalité si cohérente qu’on la croirait pensée de bout en bout, alors que Karmitz assure ne pas se sentir collectionneur.
Comme le dit son ami Erri De Luca, “c’est le musée d’un homme, de celui qui marche le long d’une plage et trouve ce qui vient de la mer”. On voit ici le désir d’extraire des œuvres une éthique du regard, où l’intime et le politique se mêlent jusqu’à s’unir. Le titre de l’exposition, Etranger résident, vaut ainsi comme un manifeste de son existence (d’exilé) et de son regard sur l’art, traversé par l’expérience (souvent tragique) du monde.
Au fil d’œuvres photographiques intenses (André Kertész, Eugene Smith, Michael Ackerman, Antoine d’Agata, Robert Frank, Lewis Hine, Sergio Larrain, Hiroshi Sugimoto…), le spectateur découvre ce à quoi la condition humaine est assignée : une épreuve, une traversée (des catastrophes, souvent). Parmi des pièces majeures (Man Ray, Martial Raysse, Gerhard Richter, Christian Boltanski, Annette Messager, Gérard Fromanger…) s’immiscent des œuvres fragiles et fières, telles ces photos de Duane Michals (L’esprit quitte le corps) ou de Saul Leiter – une femme pensive, saisie dans un noir et blanc brumeux, au cœur de cet instant où chacun s’interroge. Toujours un peu étranger à soi-même comme à son pays.
Etranger résident, la collection Marin Karmitz Jusqu’au 21 janvier 2018, la Maison Rouge, Paris XIIe
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