Ivo Van Hove, Benjamin Millepied et Nico Muhly, David Geselson, Youness Aboulakoul. Voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Mon bel animal, par Ivo Van Hove
Puissamment dans l’air (vicié) du temps, le roman de la Hollandaise Marieke Lucas Rijneveld se passe entièrement dans la tête du personnage masculin, Kurt, un pédocriminel qui relate son attirance pour une jeune fille de 14 ans, qu’il a connue à 10 ans. Mon bel animal, c’est elle, interprétée par Eefje Paddenburg dans la mise en scène d’Ivo Van Hove. Un personnage que l’actrice a abordé avec précaution : “C’est un sujet extrêmement sensible, en particulier aujourd’hui, et il y a un risque important à aborder ce genre de questions sur un plateau de théâtre.” Dans le rôle de Kurt, on retrouve Hans Kesting, acteur familier du théâtre d’Ivo Van Hove quand il ne tourne pas, beaucoup, au cinéma. Le spectacle se joue trois soirs seulement. À ne pas manquer.
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Mon bel animal, de Marieke Lucas Rijneveld, mise en scène Ivo Van Hove. Du 28 au 30 mars à la Grande Halle de la Villette.
Création de L.A. Dance Project, par Benjamin Millepied et Nico Muhly
Entre le compositeur Nico Muhly et le chorégraphe Benjamin Millepied, les collaborations se succèdent avec bonheur depuis 2006. Pour ce programme à la Philharmonie, trois pièces sont présentées, Triade (2008) et Moving Parts (2013) ainsi qu’une création. Sur scène, les interprètes sont accompagné·es de l’organiste Alexis Grizard et de l’orchestre Le Balcon.
Création de L.A. Dance Project, chorégraphie Benjamin Millepied, musique Nico Muhly. Du 29 au 31 mars à la Philharmonie de Paris.
Ayta, par Youness Aboulakoul
Refuser de plier. Continuer d’avancer. Le geste de la protestation et l’énergie de la manifestation sont le moteur d’Ayta (qui signifie “cri” en arabe dialectal), pièce pour six interprètes de Youness Aboulakoul. Ayta, c’est aussi un genre musical au Maroc : “Un chant de la splendeur extérieure et de la douleur intérieure, un catalyseur des émotions et des aspirations sociales, exaltant la liberté et la quête de justice.”
Ayta, chorégraphie de Youness Aboulakoul. Les 26 et 27 mars dans le cadre du festival Séquence Danse au CentQuatre, Paris.
Une pièce pour les vivant·e·s en temps d’extinction, par David Geselson
C’est un spectacle-concept, créé à Lausanne par Katie Mitchell, que reprend aujourd’hui David Geselson. Ce texte de Miranda Rose Hall évoque Les Vivant·e·s en temps d’extinction et retrace l’apparition du vivant sur Terre jusqu’à la sixième extinction de masse en cours, sans oublier notre désir irrépressible d’un avenir possible. Joué par Juliette Navis, le spectacle répond aussi à un protocole très précis élaboré par Katie Mitchell et que David Geselson respecte à la lettre : “Le spectacle ne voyagera pas, mais pourra être joué partout dans le monde ; il devra être sobre et jouera sans électricité. Il devra être interprété par une femme qui ne sera pas issue de la majorité visible de son pays. Surtout, suivant le principe du no travel expérimenté dans le cadre du projet STAGES, il pourra être recréé par d’autres artistes.” STAGES, faux ami qui ressemble à un nom est un sigle : Sustainable Theatre Alliance for a Green Environmental Shift, un projet développé au sein du programme Creative Europe 2021-2027 de l’Union européenne. De la théorie à la pratique, le spectacle s’engage pour le vivant.
Une pièce pour les vivant·e·s en temps d’extinction, de Miranda Rose Hall, mise en scène David Geselson. Du 27 mars au 7 avril à la MC93 de Bobigny.
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