Le chorégraphe Va Wölfl et la compagnie Neuer Tanz présentaient leur nouveau spectacle de danse, « Kurze Stücke », hier au Théâtre de la Ville. On y était, on vous raconte.
Tapis rouge déroulé devant l’entrée du théâtre de la Ville pour accueillir la troupe du Neuer Tanz qui arrive en limousine noire et en costumes pailletés du plus bel effet. Sur le plateau, page blanche en 3D, c’est plus désordre, plus bruyant mais tout aussi flashy. Des carabines posées au sol sur des plaques circulaires et tournantes, façon aiguilles d’horloge, des guitares électriques alignées comme autant de cibles potentielles aux boules de tennis expulsées une à une par une drôle de machine dont Va Wölfl a le secret. Et c’est parti pour deux heures d’immersion dans un temps dilaté où les interprètes, impassibles, déroulent une partition où l’art de la rupture se conjugue à celui de la lenteur hypnotique, où l’humour ne le cède en rien à la beauté.
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L’illusion maximale consiste à croire qu’il ne se passe rien, mais l’apparence statique est un leurre et les tours de magie répétés en sont la preuve. Il se produit une infinité d’événements, d’images et de mouvements que la durée absorbe. Et puis, Va Wölfl aime à scinder la vision et l’écoute et à semer le trouble. On distingue à peine le chant de la ballerine interprétant Erwartung de Schöenberg quand nous claque aux oreilles le fouet qui cravache les guitares électriques ou le froissement d’une feuille de partition qui finit à la poubelle. Après un faux départ, ils reviennent en costume de ville pour un final somptueux où coïncident danse et riff de guitare addictif. 2013 commence enfin !
Kurze Stücke, du 8 au 11 janvier au Théâtre de la Ville, Paris IVe
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