Alice Zeniter, Salim Djaferi, Johanny Bert, Les Chiens de Navarre, Faustin Linyekula. Un panel d’artistes variés pour notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Koulounisation par Salim Djaferi et Une fille sans histoire par Alice Zeniter
Sous la jolie bannière “Regards croisés” , le Théâtre public de Montreuil présente chaque soir deux spectacles, Koulounisation de Salim Djaferi et Une fille sans histoire d’Alice Zeniter, qui partagent le souci du récit et du pouvoir des mots. Avec Koulounisation, Salim Djaferi mène une enquête linguistique arrimée au passé franco-algérien. Dans Une fille sans histoire, Alice Zeniter s’entoure d’un circassien, Matthieu Gary, pour explorer dans un spectacle-conférence les multiples techniques narratives, allant d’Aristote à Sherlock Holmes et Anna Karénine.
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Koulounisation, conception et interprétation Salim Djaferi et Une fille sans histoire, conception, écriture et jeu Alice Zeniter. Du 15 au 20 mai au TPM de Montreuil.
Hen, par Johanny Bert
“Je ne suis pas transgenre, encore moins travesti. Je suis un pantin, une chimère, libre et insolente, qui peut devenir toutes les identités.” Ainsi se présente Hen, la marionnette au prénom suédois non genré manipulée par Johanny Bert, qui nous invite dans son cabaret où paroles et chansons se jouent des clichés avec une belle insolence. Créé en 2019 à Avignon, Hen est un rappel salvateur de la puissance subversive de la marionnette, ainsi que l’écrivait dans nos colonnes Hervé Pons : “Johanny Bert évoque ces temps passés où la marionnette pouvait être à la fois outil de propagande pour des régimes fascistes et forme d’expression d’une parole libre – le manipulateur étant caché derrière elle et le cabaret berlinois, espace d’encanaillement subversif en pleine montée du nazisme dans les années 1930. L’histoire se reproduit : c’est cyclique, il faut parfois se battre à nouveau pour des droits que l’on croyait acquis et il faut pourtant aussi avancer, en réclamer d’autres, inventer, proposer.”
Hen, conception et mise en scène Johanny Bert, jusqu’au 27 mai au théâtre de l’Atelier, Paris.
La Vie est une fête, par Jean-Christophe Meurisse
Retour aux Bouffes du Nord pour les Chiens de Navarre avec le bien nommé La Vie est une fête, un titre qui se passerait presque de commentaires si ce n’est qu’avec les Chiens de Navarre, les choses ont l’art de se compliquer pour notre plus grand plaisir. C’est au services des urgences d’un service psychiatrique que la troupe nous donne rendez-vous, portant en étendard cette remarque pleine de bon sens de Woody Allen : “Tant que l’homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté.” A l’exception, notable, de nos zygomatiques.
La Vie est une fête, mise en scène Jean-Christophe Meurisse, Les Chiens de Navarre. Jusqu’au 3 juin aux Bouffes du Nord, Paris.
Mamu Tschi, portrait pour Amandine, par Faustin Linyekula
C’est l’histoire d’une rencontre entre le chorégraphe congolais Faustin Linyekula et la danseuse de krump lausannoise Amandine Ngindu et d’un voyage sur les traces de la mémoire familiale d’Amandine, invitée par Faustin au Congo. Lui, découvre au Kasaï la culture lingala, elle, retrouve une grand-mère qui ne parle pas sa langue. Des échanges culturels et une hospitalité réciproques qui sont le socle de ce portrait dansé de Mamu Tschi. Un maillon supplémentaire dans le parcours de Faustin Linyekula sur les traces d’un pays disparu qui est et sera toujours le sien.
Mamu Tschi, portrait pour Amandine, chorégraphie Faustin Linyekula. Jusqu’au 26 mai au théâtre Vidy-Lausanne, Suisse.
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