L’artiste questionne dans ses œuvres l’altérité et délivre un message plein d’espoir.
Artiste et réalisatrice, June Balthazard a fait ses armes aux Beaux-Arts de Besançon avant d’intégrer la prestigieuse Haute école d’art et de design de Genève et le Fresnoy-Studio national à Tourcoing. Sa pratique mêle films et installations à la forme hybride et ses réalisations brouillent la frontière entre documentaire et réalisme magique. Les acteur·rices amateur·rices qu’elle convoque jouent leur propre rôle, mais au travers d’une réalité projetée dans un futur proche.
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Ses premiers films, réalisés alors qu’elle était encore étudiante, exploraient les thèmes de l’identité, du déracinement et de la mémoire dans un portrait de sa grand-mère créole mauricienne dans La Rivière Tanier, ou questionnaient l’altérité dans le monde animal à travers la figure d’un poisson mystique dans Le Baiser du silure.
C’est à Besançon qu’elle découvre le travail engagé du cinéaste Chris Marker qui filmait, à la fin des années 1960, les ouvriers et les immigrés, mais aussi leurs enfants. Les enfants sont justement parmi les principaux protagonistes des films de l’artiste, notamment dans sa fable utopique et écologique Millennials, présentée actuellement à la Contemporaine de Nîmes. Le film suit une communauté d’enfants ayant fait le choix de vivre dans des cabanes perchées dans les arbres pour lutter contre la déforestation et l’inaction des adultes.
Si le mouvement est finalement brisé, la morale de l’histoire offre un message d’espoir au souffle très contemporain : “Ils veulent nous enterrer, mais ils ne savent pas que nous sommes des graines.” Mises en scène de récits d’anticipation sur fond social et politique, ces œuvres filmiques dépeignent finalement avec un brio troublant l’incessible besoin de créer du vivre-ensemble qui traverse notre époque.
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