Thomas Guerry, Chrystèle Khodr, Joël Pommerat, Amine Adjina et Émilie Prévosteau… Voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Amours (2), par Joël Pommerat
On l’avait découvert en avant-première à la Friche la Belle de Mai de Marseille il y a plus d’un an. Depuis, ce spectacle éblouissant de simplicité et d’intensité tourne et s’impose comme l’un des plus forts de la saison. Interprété par trois comédiennes et deux comédiens, d’anciens détenus qui ont fait le choix d’être acteurs à leur sortie de prison après avoir découvert et expérimenté le théâtre en milieu carcéral, Amours (2) se compose d’extraits de pièces du metteur en scène Joël Pommerat. Autant de situations qui, en parlant d’amour, disent la douleur, le manque, la séparation, la sidération joués au milieu du public dans un espace nu qu’habite simplement la magie du théâtre.
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Amours (2), texte et mise en scène Joël Pommerat. Jusqu’au 22 avril à La Villette dans le cadre du festival 100 %, Paris.
Augures, mise en scène Chrystèle Khodr
En donnant la parole à deux actrices libanaises qui se retrouvent ensemble sur un plateau pour la première fois, Chrystèle Khodr ausculte le présent du Liban à travers l’écoute de son passé. En se partageant leurs souvenirs et leurs anecdotes, Hanane Hajj Ali et Randa Asmar redonnent vie au Liban des années 1980 et de la guerre civile. Une manière de contrer l’amnésie systématique à laquelle se heurte la metteuse en scène et tous·tes celles et ceux de sa génération.
Augures, mise en scène Chrystèle Khodr. Jusqu’au 27 avril à la MC93, Bobigny.
Hôtel Bellevue, par Thomas Guerry
Le pitch d’Hôtel Bellevue, la dernière création de Thomas Guerry, ressemble à un cauchemar… Sur le point de quitter l’hôtel où ils ont passé la nuit, des voyageurs réalisent qu’ils ne peuvent plus en sortir. Un chassé-croisé d’histoires se met en place, des rencontres et des échanges se tissent dans un dispositif hyper réaliste où le théâtre s’acoquine avec la danse pour mieux dire l’enfermement et le désir de fuite, le besoin de contact humain et le rêve de s’en affranchir. Quant au hors-champ, il est présent grâce aux images vidéo qui nous montrent les couloirs et les chambres de l’hôtel, générant d’autres circulations et déambulations. Un voyage immobile où l’imaginaire prend le pas sur le réel.
Hôtel Bellevue, création de Thomas Guerry, compagnie Arcosm. Du 19 au 22 avril au théâtre de Chaillot, Paris.
Théorème, je me sens un cœur à aimer toute la terre, par Amine Adjina et Émilie Prévosteau
C’est un cocktail détonnant que proposent Amine Adjina et Emilie Prévosteau dans Théorème, je me sens un cœur à aimer toute la terre en mixant le film de Pier Paolo Pasolini, Théorème, et le personnage d’Elvire dans Dom Juan de Molière, pour mettre à jour la figure de l’étranger, arrivant dans une famille où se côtoient trois générations. “Notre théâtre ne passe pas par le discours, indique Amine Adjila, il interroge les relations que nous avons les uns en face des autres ; comment on se positionne, comment cela nous détermine, comment on pense le pouvoir, le désir, comment cela dialogue ou non, avec en souterrain les sujets de la vieillesse et du service à la personne qui se sont imposés durant la pandémie.”
Théorème, je me sens un cœur à aimer toute la terre, d’Amine Adjina, d’après Pier Paolo Pasolini, mise en scène Amine Adjina et Émilie Prévosteau. Jusqu’au 11 mai au théâtre du Vieux Colombier, Paris.
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