Kubra Khademi, Krzysztof Warlikowski, Cristina Morganti, Rodrigo Portella… Voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Hamlet, par Krzysztof Warlikowski
En créant aujourd’hui Hamlet, l’opéra romantique d’Ambroise Thomas (1868), sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, Krzysztof Warlikowski retrouve l’univers shakespearien de ses débuts à l’orée des années 2000. À ceci près que dans la version opératique de Michel Carré et Jules Barbier, Hamlet ne meurt pas et devra vivre alourdi du poids du meurtre de son oncle, de la mort d’Ophélie et de celle de son père. Pour cet Hamlet de notre temps, le décor est planté dans un hôpital psychiatrique où se croisent les fous et les folles, peut-être, mais aussi celles et ceux que l’on veut mettre hors circuit. Avec Ludovic Tessier dans le rôle-titre et sous la direction musicale du jeune chef Pierre Dumoussaud, c’est d’ores et déjà une des créations phares de la saison à l’Opéra de Paris.
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Hamlet, opéra d’Ambroise Thomas, mise en scène Krzysztof Warlikowski, direction musicale Pierre Dumoussaud, du 8 mars au 9 avril à l’Opéra Bastille, Paris.
Le Focus Afghanistan de Kubra Khademi
C’est à l’artiste et performeuse afghane Kubra Khademi que le théâtre de la Ville a confié la célébration du 8 mars, avec la projection suivie d’un débat de “Pain, Travail, Liberté“, le difficile combat des femmes en Afghanistan. À l’origine de ce film documentaire, il y a le podcast Inside Kaboul initié par Caroline Gillet sur France Inter où l’on suit le quotidien de Raha et Marwa après la prise de pouvoir des talibans sur Kaboul. La projection sera suivie d’un débat avec des journalistes et Lili, figure féministe afghane vivant à Kaboul. On retrouve ensuite Kubra Khademi avec sa performance The Golden Horizon (Assembly of Remembering/forgetting) où la projection de ses dessins s’arrime à la poésie persane du XIIIème siècle à nos jours pour magnifier la place des femmes au cœur de sa création.
“Pain, Travail, Liberté“, le difficile combat des femmes en Afghanistan, projection et débat le 8 mars à l’Espace Cardin-Théâtre de la Ville.
The Golden Horizon (Assembly of Remembering/forgetting), performance de Kubra Khademi, du 9 au 11 mars à l’Espace Cardin-Théâtre de la Ville.
Behind the Light, par Cristina Morganti
Après la disparition de Pina Bausch, Cristina Morganti, l’une des interprètes du Tanztheater de Wuppertal, s’est lancé dans la création de solos et la chorégraphie. Après Moving with Pina, créé un an après le décès de Pina Bausch et Jessica and me, en 2014, on la retrouve aujourd’hui avec Behind the Light, ou le journal de bord d’un confinement servant de prétexte à l’apprentissage des nouveaux médias. Un projet avec lequel Cristina Morganti retrouve la metteuse en scène Gloria Paris et son sens aiguisé du théâtre.
Behind the Light, chorégraphie et interprétation Cristina Morganti, mise en scène Gloria Paris et Cristina Morganti. Du 6 au 11 mars aux Abbesses, Paris.
Tom na fazenda (Tom à la ferme), par Rodrigo Portella
Véritable phénomène théâtral au Brésil depuis six ans, le spectacle de Rodrigo Portella, Tom na fazenda est enfin programmé à Paris. Le regard qu’il porte sur la pièce du canadien Michel Marc Bouchard, rendu célèbre par le film de son compatriote Xavier Dolan, est l’occasion d’une critique sans concession sur le Brésil du temps où Jair Bolsonaro était au pouvoir, affûtant à l’extrême le rejet des différences. Pour Portella, “cette pièce propose une plongée vertigineuse dans les souterrains de notre arrangement social : la boue dense dans laquelle il faut du courage pour fouiller”.
Tom na fazenda (Tom à la ferme), de Michel Marc Bouchard , mise en scène Rodrigo Portella. Du 9 mars au 1er avril au théâtre Paris-Villette.
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