Festivals d’art : les rendez-vous de l’été 

Le Nouveau Printemps

Le festival dédié à l’art à Toulouse depuis 1991 aura eu plusieurs noms, dont le dernier en date, le Printemps de Septembre. Le rendez-vous annuel fait peau neuve pour son édition 2023. Le Nouveau Printemps devient estival, et invite un·e artiste connexe aux arts visuels, de l’architecture au cinéma en passant par la musique (cette année la designer Matali Crasset), à en concevoir la programmation en écho avec un quartier, pour déployer de multiples visions de l’art.

            {"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
          

Jusqu’au 2 juillet. La Chapelle de la Grave et à la Galerie le Château d’Eau, Toulouse. Renseignements lenouveauprintemps.com.

Basquiat x Warhol, à quatre mains

Fin 2018, l’exposition Jean-Michel Basquiat créait l’événement. Cet été, la Fondation Louis Vuitton présente à nouveau l’enfant terrible du pop art américain, cette fois-ci aux côtés d’Andy Wharol, son mentor et pair, se concentrant sur leurs années de cocréations : de 1984 à 1985, avec près de 160 toiles, dont résultera la naissance d’un “troisième esprit” en même temps qu’une révolution pour l’art.

Jusqu’au 28 août. Fondation Louis Vuitton, Paris. Renseignements fondationlouisvuitton.fr

Molinier Rose Saumon

Pierre Molinier (1900-1976) aura longtemps été relégué à la marge de l’histoire de l’art officielle : un
excentrique, voire un pervers. Aujourd’hui, ses photographies, où l’artiste surréaliste performe un genre
fluide, font de lui un précurseur aussi subtil que sulfureux de l’art corporel. Le Frac de Bordeaux met à
l’honneur l’enfant du pays, entouré de ses pairs (Hans Bellmer, Bruno Pélassy, Cindy Sherman ou Larry
Clark).

Jusqu’au 17 septembre. La Frac, Bordeaux. Renseignements fracnouvelleaquitaine-meca.fr

L’Almanach 23

Tous les deux ans se tient au Consortium Museum L’Almanach, une exposition biennale consacrée à la
création internationale, où chacun·e des artistes investit l’une des quatorze salles du bâtiment. Cette année, focus sur Giulia Andreani, Javier Calleja, Julien Ceccaldi, Alain Guiraudie, Stefanie Heinze, Scott
Kahn, Simon Ling, Cécile Maulini, Emma McIntyre, Sara Sadik, Rafa Silvares, Stefan Tcherepnin, Ernst Yohji Jaeger et la proposition Kleinplastik.

Jusqu’au 17 septembre. Consortium Museum, Dijon. Renseignements leconsortium.fr

30 Ans de Carré d’Art

Le musée d’Art contemporain Carré d’Art à Nîmes a été inauguré le 9 mai 1993 pour abriter ses collections et une programmation d’expositions. À l’occasion de ses 30 ans, il invite trois artistes proches de l’établissement (Walid Raad, Tarik Kiswanson et Suzanne Lafont) à porter leur regard sur la collection. Et essaime hors les murs dans les autres musées de la ville, de celui des Beaux-Arts à celui de la Romanité.

Jusqu’au 17 septembre. Musée d’Art Contemporain, Nîmes. Renseignements carreartmusee.com

Lydia Ourahmane – capture d’écran YT

En attendant Omar Gatlato : Épilogue

Pour sa deuxième saison d’exposition depuis sa réouverture en novembre dernier, le centre d’art Le
Magasin à Grenoble convie à une exposition collective où quatorze artistes portent un regard renouvelé
sur l’Algérie et sa diaspora. Un volet orienté vers la création actuelle, concluant les stations plus historiques de l’exposition, en 2019 à New York et en 2021 à Marseille. Avec notamment Fayçal Baghriche, Lydia Ourahmane et Sara Sadik.

Jusqu’au 15 octobre. Le Magasin, Grenoble. Renseignements magasin-cnac.org

Réchauffement artistique

Pour sa 2e édition, Chaleur humaine aborde de front les enjeux écologiques, entre constat d’une extinction programmée et esquisses d’une alter-société. La plupart des grands événements artistiques du moment, biennales et autres triennales, possèdent inévitablement en toile de fond l’attention inquiète qui traverse tous·tes les vivant·es du présent : l’écologie, tramée de la menace de l’extinction. Alors en voici un, la 2e édition de la Triennale Art & Industrie de Dunkerque, qui l’aborde explicitement. Intitulée Chaleur humaine, placée sous le commissariat des jeunes chercheuses Anna Colin et Camille Richert, la proposition prend pour thème les énergies, avec une vocation totalisante. De l’extraction de ressources fossiles à la division sociale du travail, de la robotisation à la nature comme modèle de démocratie, les multiples pistes exploratoires investissent une ville et un territoire marqués des stigmates anciens et récents des dynamiques industrialo-portuaires. En traçant des ponts, unissant les compétences, croisant les regards d’artistes, ingénieur·es, designers, architectes ou paysagistes, elle se déploie aussi bien au Frac Grand Large ou au LAAC qu’au gré de commandes dans l’espace public.

Jusqu’au 14 janvier. Triennale Art & Industrie, Dunkerque. Renseignements fracgrandlarge-hdf.fr/triennale-art-industrie 

Worldbuilding. Jeux vidéo et Art à l’Ère Digitale

Le jeu vidéo serait le grand phénomène de masse du XXIe siècle, comme le furent le cinéma au XXe et le
roman au XIXe. À partir de ce postulat, la fresque placée sous le commissariat de Hans-Ulrich Obrist explore la manière dont les artistes, des précurseur·ses des années 1970 aux artistes émergent·es, créent des univers virtuels numériques aux paramètres modifiables et en évolution perpétuelle.

Jusqu’au 15 janvier. Centre Pompidou, Metz. Renseignements centrepompidou-metz.fr

Opera III : ZOO “The Day of Heaven and Hell” de Pol Taburet

Alors qu’il était encore aux Beaux-Arts de Cergy, le jeune peintre Pol Taburet était déjà remarqué pour
ses toiles expressives, où s’ébrouent le bestiaire d’un au-delà syncrétique. Lafayette Anticipations lui
dédie sa première exposition en institution : l’artiste transformera l’espace en univers total par une scénographie immersive. Ses créatures viendront habiter, hanter, des espaces au seuil du souvenir et du
fantasme.

Du 21 juin au 3 septembre. Lafayette Anticipations, Paris. Renseignements lafayetteanticipations.com

Constellations de Metz

La 7e édition du festival d’arts numériques invite à déporter son regard ordinaire vers des futurs alternatifs ou spéculatifs, grâce à des créations éphémères. C’est une manière updatée de mettre le patrimoine en valeur tout en le propulsant dans une dimension spéculative. Cela pourrait être un avenir dystopique ou tout simplement une invitation à retrouver un regard neuf, tel qu’inscrit au sein d’un environnement quotidien, celui-là même que l’on ne regarde plus. Le festival Constellations se tient à Metz, ville riche d’une diversité architecturale courant de l’Antiquité au XXe siècle, place forte également d’une ébullition artistique au sein de ses institutions dédiées à l’art contemporain, du Centre Pompidou-Metz au Frac Lorraine. Mais le festival, lui, investit directement l’espace public, parie sur les expériences sensorielles éphémères et convie à l’arpentage : les nouveaux médiums de la création y tiennent le haut du pavé, des arts numériques à l’art urbain, à travers une programmation faisant la part belle, pour cette 7e édition, au mapping vidéo, au jam graffiti ou aux créations sonores, de jour comme de nuit, avec, pour une grande partie, des jeunes artistes encore à découvrir au travers de deux parcours – le nocturne Pierres numériques et le diurne Art & Jardins. S’y ajoute une collection d’art urbain à ciel ouvert.

Du 22 juin au 2 septembre. Centre Pompidou, Metz. Renseignements constellations-metz.fr 

Un été au Havre

Le festival d’art à ciel ouvert propose une expérience ludique de la métamorphose : les frontières entre espaces publics et privés se brouillent, dès lors que le numérique les infiltre. Depuis 2017, Un Été au Havre infuse l’espace public en y proposant des installations et performances, dont certaines rejoindront les collections de la ville. Cette année, le festival voit plus large encore et s’infiltre dans tous les interstices, qu’ils soient publics ou privés : de la plage au centre commercial, de la gare au centre-ville en passant par le jardin botanique, conviant au panorama également la mode ou l’art vidéo. Pour le nouveau directeur artistique Gaël Charbau, il s’agit de faire de cette édition un laboratoire des formes urbaines, considérées selon la mutation fluide qu’imposent, notamment à l’espace dit “en dur”, les technologies numériques. Parmi les treize artistes convié·es à la métamorphose cet été, on retrouvera notamment Grégory Chatonsky, Anouk Kruithof, Mathieu Mercier ou Maroussia Rebecq. Leurs créations éphémères, de cette autre monumentalité qui, dès lors, sera tout aussi furtive et dématérialisée que patrimoniale, sont à découvrir au fil de différents parcours pédestres sillonnant les multiples facettes de la ville.

Du 24 juin au 17 septembre. Havre. Renseignements uneteauhavre.fr

Quinquagén’art

À l’occasion de l’anniversaire du musée de Bordeaux, une exposition monographique et un week-end festif regardent vers le futur. Le CAPC, Musée d’art contemporain de Bordeaux, fête son demi-siècle. D’abord nomade et itinérant à sa création en 1973, le Centre d’arts plastiques contemporains s’installe à partir de 1975 dans l’ancien entrepôt Lainé. Soit une imposante structure construite au XIXe siècle, à l’origine pour stocker les denrées coloniales. Alors, pour l’anniversaire d’un lieu qui accueille, entre ses épais murs de pierre, un musée et un centre d’art, les temporalités sont mêlées : confronter les spectres du passé, tout en mesurant l’écart avec le présent, et un futur encore à écrire. L’artiste Kapwani Kiwanga, canadienne d’origine tanzanienne aujourd’hui basée en France, s’y attellera : chercheuse en sciences sociales avant de s’acheminer vers les arts visuels, son travail de sculptures et d’installations réinvestit le vocabulaire minimaliste pour transformer nos manières de voir – les héritées et les perspectives à venir (du 30 juin au 7 janvier). En parallèle, un week-end festif, au fil de deux journées (et une nuitée), investira d’une joyeuse effervescence le musée, avec au programme performances, conférences, visites insolites, jeux de piste… et bien sûr, un dancefloor.

Du 30 juin au 7 janvier exposition Kapwani Kiwanga. Les 23 et 24 septembre à Bordeaux week-end de célébration au CAPC. Musée d’art contemporain de Bordeaux. Renseignements capc-bordeaux.fr 

Le Voyage à Nantes

Le rendez-vous nantais, installé le long de la ligne verte tracée au sol pour relier ses étapes artistiques,
revient pour sa 12e édition. Dans toute la ville, de l’espace public aux institutions associées, et tout au
long de la manifestation, une visite rythmée d’une application et d’un podcast. L’événement se prolongera grâce à certaines sculptures destinées à devenir pérennes.

Du 1er juillet au 3 septembre. Nantes. Renseignements levoyageanantes.fr

Saul Leiter © Pierr Belhassen

Les Rencontres d’Arles

Suivant à sa manière pléthorique et fragmentaire les secousses et questionnements de son époque, le
plus grand et le plus international des festivals photo se concentrera cette année, en collaboration avec
la Cité Anthropocène de Lyon, sur son territoire, la Camargue, entre arpentage et état des lieux. Si le
cœur de la programmation scrute la sphère locale, le monde sera comme d’habitude présent au travers d’une rétrospective de la photographie iranienne, d’un singulier fonds photographique des années 1950
représentant des hommes travestis en femmes d’intérieur. Le concept de sororité sera décliné par une
exposition regroupant 18 photographes des pays nordiques, de l’après-guerre à l’époque contemporaine.

Pour couronner le tout, Saul Leiter, avant-gardiste de la street photography couleur, investira l’espace de
la Fondation Luma.

Du 3 juillet au 24 septembre. Fondation Luma, Arles. Renseignements rencontres-arles.com

Neo Rauch. Le Songe de la raison

Si la peinture figurative a actuellement le vent en poupe, en voici l’un des pionnier·ères. Neo Rauch œuvre à partir des années 1990 dans une veine hyperréaliste au fil de grands formats mêlant histoire de l’art et motifs post-surréalistes afin de présenter autant de mythologies de la vie contemporaine en société. Le Mo.Co accueille sa première rétrospective en France.

Du 8 juillet au 15 octobre. Le Mo.Co, Montpellier. Renseignements moco.art