Ce week-end, en prélude à Actoral, festival international des arts et des écritures contemporaines, un feu nourri de performances chorégraphiques, musicales et théâtrales, textuelles et cinématographiques se sont succédées au Mucem de Marseille. Un avant-goût prometteur. De la déambulation chorégraphique de River Lin, “My Body Is a Public Collection”, au défilé “Dress-up” de Darius Dolatyari-Dolatdoust, en passant par Live, vrai faux concert pop de l’inénarrable Stéphanie Aflalo, ce fut un coup d’envoi kaléidoscopique. Totalement réjouissant.
À l’image de ce qui caractérise Actoral depuis sa première édition à l’aube du troisième millénaire : “Se réunir, créer, oser, tisser des liens, prendre le temps de l’expérimentation, dénouer les fils des catégories pour ouvrir largement toutes les formes du spectacle vivant, redonner au langage sa polyvalence d’usages culturels et de moyens d’expression”, écrivons-nous dans l’édito du supplément que nous consacrons à Actoral et que nous avons titré Contre vents et marées.
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Un rappel de la situation d’urgence dans laquelle se trouve Montévidéo depuis que, fin mai, son fondateur, l’artiste Hubert Colas, a reçu un avis d’expulsion, le propriétaire souhaitant vendre le bâtiment. Nous nous en étions fait l’écho à l’époque. Espérant ardemment qu’une solution soit trouvée d’ici la rentrée et que le déroulement du festival, la Ville de Marseille, la région et l’État permettent à ce lieu de création et de résidence, où est né Actoral, de continuer à exister en ses murs.
Las… La situation est pour le moment inchangée, même si l’on sait que la Mairie de Marseille soutient Montévideo et qu’une solution pour éviter l’expulsion est à l’étude. Croisons les doigts. Très fort.
Les Humanités des corps oubliés
À partir du 21 septembre, Actoral va, une fois de plus, se disséminer dans toute la ville de Marseille, du Mucem au théâtre Joliette, du Klap au Ballet national de Marseille et des Bernardines à Montévideo, pour un jeu de piste en adéquation avec des propositions qui questionnent le postcolonialisme, le métissage, l’identité et les différences culturelles. “Comment parler des traces qui gouvernent encore nos corps et nos pensées ? Qui guide nos pas ? Qui représente la société ? La démocratie représente-t-elle vraiment la diversité culturelle de nos nations ? Autant de questions qui traversent comme un fil conducteur cette nouvelle édition”, indique Hubert Colas pour conclure l’édito du programme d’Actoral, au titre manifeste : Les Humanités des corps oubliés.
Édito initialement paru dans la newsletter Scènes du 12 septembre. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !
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