Tatiana Vialle et Swann Arlaud signent une nouvelle lecture de ce monologue à vif où la guerre fait rage.
Ce que la guerre fait aux hommes : une ruine, un espace troué par la haine et la violence. Voilà le cœur du récit d’Exécuteur 14, pièce qu’Adel Hakim écrivit en 1990 à l’issue de la longue guerre civile qui a ravagé le Liban.
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On garde pour toujours en mémoire sa mise en scène créée l’année suivante, ce long monologue criblé d’insoutenables souvenirs, magistralement interprété par Jean-Quentin Châtelain, bloc de douleur sourde d’où s’échappaient ses mots, lâchés un à un dans le silence assourdissant d’un pays dévasté.
Une musique omniprésente
Repris aujourd’hui par une metteuse en scène, Tatiana Vialle, et un acteur, Swann Arlaud, qui avaient vu le spectacle à sa création, Exécuteur 14 nous parvient comme assourdi, lesté du souvenir d’un spectacle qui hante le plateau comme le jeu de l’interprète.
Perché sur un échafaudage qui domine un décor où les vestiges d’une ville sont crayonnés à la craie sur le sol et les murs, Swann Arlaud, visage doux et buté, convainc surtout de son désir de jouer ce personnage, mais peine à se glisser dans sa peau et à faire entendre l’étendue de la catastrophe, intime et collective, à quoi se résume toute guerre et qui transforme un homme en assassin.
Quant à la musique, omniprésente, jouée live par le percussionniste Mahut, censée dialoguer avec l’acteur, elle surligne et illustre le récit, pour finalement l’alourdir et créer du pathos là où, justement, plus rien d’humain ne peut se faire entendre. Dommage…
Exécuteur 14 d’Adel Hakim, mise en scène Tatiana Vialle, avec Swann Arlaud et Mahut. Jusqu’au 23 octobre, théâtre du Rond-Point, Paris
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