Partout, ça craque. Le constat est celui d’Écoles d’art et de design en lutte, une inter-organisation qui rassemble neuf syndicats et collectifs (Économie Solidaire de l’Art, La Buse, Le Massicot, Les Mots de trop, Séla 31, SNAP-CGT, Snéad-CGT, STAA CNT-SO, SUD Collectivités Territoriales). Depuis le 18 janvier, une vingtaine d’écoles publiques en France, sur les quarante-cinq au total, sont entrées en grève.
Cela fait plus de dix ans qu’elles voient leur budget stagner ou décroître. Une situation qui dure, une précarité qui s’accroît, jusqu’à être devenue intenable : inflation, crise énergétique et non-compensation par l’État de coûts de gestion. Le personnel enseignant et les étudiant·es en pâtissent, alors que les moyens disponibles à la pédagogie font défaut.
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Dès lors que des économies sont faites sur les matériaux, l’accès aux ateliers, les workshops, conférences et voyages d’études, les missions des écoles ne peuvent être assurées. À ceci s’ajoutent des signaux alarmants, laissant la moitié de ces écoles en déficit pour l’année 2023 selon le syndicat Le Massicot.
Parmi les derniers en date : suppressions de postes à l’EESI Angoulême-Poitiers et menace de fermeture à l’ESAD Valenciennes. Aux frontons des écoles, les banderoles sont frappées d’un même cri : “Sans argent public, pas d’écoles publiques.” Tandis qu’à Poitiers, l’inaction était dénoncée par une action-choc le 18 janvier : l’enterrement symbolique de l’école, cercueil et endeuillé·es compris·es.
Si les principaux cris d’alerte proviennent des mobilisations en cours à l’École Duperré à Paris, à l’EESI Angoulême-Poitiers, à l’ISDAT à Toulouse et à l’ESAD à Valenciennes, le constat concerne toutes les écoles. En premier chef se trouve un traitement inégalitaire qui se creuse entre écoles territoriales et nationales, renforcé par la multiplication exponentielle d’offres de formations privées.
Tandis que la lutte continue, le site ecolesartdesignenlutte.fr permet d’en suivre les évolutions, avec notamment des liens vers les comptes Instagram dédiés de chacune des écoles engagées.
Édito initialement paru dans la newsletter Art du 24 janvier. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !
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