Figure majeure de l’art contemporain, l’artiste Per Kirkeby s’est éteint à l’âge de 79 ans.
Il a presque un mois, son exposition personnelle à la galerie Almine Rech se clôturait à Paris; Per Kirkeby s’est éteint à l’âge de 79 ans. On y trouvait des stèles goudronnées et pâteuses, des paysages en petits formats et d’immenses compositions abstraites, sortes de palettes de couleurs version XXL. Bruns terreux, ocres, verts luminescents, les couleurs en jeu, automnales, moisies, abîmées ou rayonnantes avaient la qualité malpropre et enchanteresse des résidus au fond d’une mare, des feuilles mortes agglomérées ou noyées par la pluie.
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Per Kirkeby était le chantre d’une peinture paysagère et frontale, une peinture de l’érosion et prenant ses racines dans la glaise, le limon, la sève et les feuilletés de la croute terrestre.Ses images évoquent souvent des roches, des cascades, des pans de terrains, charriés par les eaux, desséchés par le soleil ou recouverts de pluie.
Per Kirkeby, peintre, sculpteur, écrivain …
Formé aux sciences naturelles à l’université de Copenhague, Per Kirkeby participa dans sa jeunesse à des expéditions géologiques au Groenland et à Mexico et qui influencèrent son approche pour les formes de la nature. Vidéaste mais aussi auteur, Per Kirkeby était un touche-à-tout. Surtout connu pour sa peinture fourmillante, il développa également un travail sculptural d’ampleur que le public français pouvait découvrir, pour la première fois fin 2017, lors d’une exposition aux Beaux Arts de Paris.
Tranchant avec l’apparent chaos de ses toiles, les sculptures en briques – souvent monumentales- de Kirkeby ont en fait plus à voir avec l’architecture. Placés dans une expo ou dans l’espace public, ces amoncellements standards installent des airs de jeux, de dialogue ou de passages, figurant des bunkers, des arènes, des fragments de cheminées, de murs, de maisons inachevés. Minimaux et austères, ils sont destinés à être touché, traversé et pénétré par les visiteurs. Evocations un brin dystopique de la modernisation ou des cités ouvrières, ils sont tristes et réconfortants. On a autant envie de les détruire que de s’y lover : les chefs d’oeuvres de ce maître danois, désormais disparu.
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