Paru en 1859, ce texte d’Alexandre Ostrovski suit le destin tragique d’un femme mariée qui dépérit d’ennui. Adapté par Laurent Mauvignier, la mise en scène de Denis Podalydès mixe les époques et ébauche trois portraits de femme superbement incarnés.
L’Orage d’Alexandre Ostrovski parut en 1859, deux ans après Madame Bovary de Flaubert, et les deux œuvres ont beaucoup en commun. Au centre, un personnage de femme mariée, crevant d’ennui et se jetant au cou d’un amant avant de se suicider. L’action se situe au fin fond d’une province où le pouvoir des marchands et des bourgeois maintient le petit peuple dans l’ignorance et la précarité. Ostrovski a une formule lapidaire pour décrire le destin de ces épouses malheureuses : le jour de leur mariage est aussi celui de leur enterrement.
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C’est ce parcours en forme de cercle vicieux que décrit L’Orage, dont le metteur en scène Denis Podalydès a confié l’adaptation à Laurent Mauvignier pour rapprocher de notre temps la langue de l’auteur. Mais, à l’image du décor constitué d’un mur sur lequel est plaquée une photo de la Volga, abîmée par endroits et soumise aux aléas du temps, la volonté de moderniser la pièce n’échappe pas à un certain classicisme poussiéreux de la mise en scène.
Une épouse malheureuse, une belle-mère tyrannique…
Restent trois portraits de femmes hauts en couleur et superbement incarnés par Mélodie Richard, en épouse malheureuse, Nada Strancar, en belle-mère tyrannique, et Leslie Menu, la belle-sœur échappant pour quelque temps au destin des épouses et qui en profite bien. Encore heureux…
L’Orage d’Alexandre Ostrovski, adaptation Laurent Mauvignier, mise en scène Denis Podalydès, avec Mélodie Richard, Nada Strancar, Leslie Menu. Au Parvis, Tarbes, les 2 et 3 avril ; au Théâtre de Caen, les 6 et 7 avril ; au Théâtre Saint-Louis, Pau, les 25 et 26 avril.
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