La nouvelle vidéo de Cyprien Gaillard, “Nightlife”, était une des pièces les plus attendues de la 13e Biennale de Lyon, qui vient de débuter.
Ces dernières années, Cyprien Gaillard s’était fait rare dans le paysage artistique français. Avis à ceux qui auraient manqué ses débuts fulgurants : allez voir sa vidéo Desniansky Raion (2007), exposée à la Fondation Louis-Vuitton. Et à Lyon son tout nouveau film Nightlife, montré en mai à Berlin.
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“Je voulais faire un film de danse sans aucune présence humaine. Je voulais voir des arbres danser.” C’est même un film de transe rythmé par le sample d’un reggae de 1969 d’Alton Ellis, Black Man’s World, au refrain lancinant, “I was born a loser”, devenu en 1972, dans une autre version, “I was born a winner”.
Un trip visuel
Partant d’une sculpture endommagée de Rodin exposée au musée de Cleveland, passant par Los Angeles puis par le stade olympique de Berlin, où Jesse Owens remporta quatre médailles d’or en 1936 sous l’œil médusé des nazis, et retournant à Cleveland pour filmer les chênes plantés par l’athlète noir dans son école de Cleveland, Nightlife est un trip visuel où les arbres sont à la fois sculptures et corps en transe.
Une vision subjective augmentée par l’utilisation de la 3D : “Les blockbusters font un usage modéré de la 3D, pour ne pas donner la nausée. Moi j’ai poussé les divergences de focales au maximum, travaillant parfois sur la profondeur, parfois sur l’avant-plan.” Quand, au milieu du film, une séquence aérienne tournée à partir d’un drone nous emmène au cœur d’un feu d’artifice, c’est d’une beauté hallucinée.
13e Biennale de Lyon – La vie moderne jusqu’au 3 janvier, labiennaledelyon.com
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