Reprenant les rôles de Pascale Ogier et Marie Rivière, Anne-Laure Tondu et Marie Rémond réactivent les tribulations de deux inoubliables amoureuses nées sous la caméra d’Eric Rohmer.
Souvenir de l’écran blanc des salles de cinéma, une immense feuille de papier posée sur le sol cadre les limites de l’espace de jeu et permet, à la manière des livres en pop-up, de recréer les divers espaces où se déploie l’action. En adaptant au théâtre deux films d’Eric Rohmer, Les Nuits de la pleine lune (1984) et Le Rayon vert (1986), Thomas Quillardet réunit des œuvres qui témoignent d’un tournant dans la filmographie du réalisateur.
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Ce passage d’un cinéma aux scènes très écrites à un autre où Rohmer se laisse guider par les événements et l’improvisation est l’un des bonheurs de ce spectacle qui déroule l’histoire des deux scénarios dans la continuité. Même si chacun reste dans son rôle dans Les Nuitsde la pleine lune, l’utilisation de trains électriques et autres jouets télécommandés renforce le côté ludique des chassés-croisés amoureux.
Un hommage brillant
Pour accompagner Rohmer quand il part en vrille dans Le Rayon vert, le metteur en scène choisit avec humour de brouiller à sa manière les cartes en distribuant à des hommes des seconds rôles féminins toujours très comiques. Osant aborder les deux récits avec un brin d’irrévérence, Thomas Quillardet s’accorde avec le réalisateur pour faire de chacun un formidable portrait de femme.
Qu’il s’agisse d’Anne-Laure Tondu qui reprend le rôle de Pascale Ogier dans Les Nuits de la pleine lune, ou de Marie Rémond qui incarne celui de Marie Rivière dans Le Rayon vert, chacune fait assaut de vérités sur le plateau pour donner magnifiquement corps aux émotions vécues par leur personnage.
L’une n’arrive pas à trouver sa place dans une vie en couple, l’autre ne réussit à se sentir à l’aise avec personne en société. L’une cherche une forme de solitude, l’autre une manière de rompre son isolement. L’hommage qu’elles rendent sur le plateau à leurs grandes sœurs du cinéma est simplement brillant, aussi touchant qu’époustouflant.
Où les cœurs s’éprennent d’après les scénarios des films Les Nuits de la pleine lune et Le Rayon vert d’Eric Rohmer, mise en scène Thomas Quillardet, les 25 et 26 janvier à Vanves, en tournée jusqu’au 20 mai, puis au festival Théâtre en mai à Dijon
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