Chris Esquerre et François Morel, humoristes à part dans le paysage français, confrontent leur approche d’un rire alternatif, en résistance contre la norme et la bêtise.
« Le rire pour ne pas mourir.” Quelques jours après la tuerie à Charlie Hebdo, dans un texte paru dans Le Monde, François Morel n’avait que cette intuition pour se consoler de la mort de ses amis : rire, toujours et encore. Malgré tout. Oui, mais comment, où, avec qui, de quoi, avec quels mots ? Depuis le 7 janvier, les questions vieilles comme l’humour s’entrechoquent, a fortiori chez ceux qui en font profession. A l’écart d’un paysage humoristique dominant, François Morel défend, par-delà le droit à la liberté d’expression, un rire exprimant des doutes plutôt que des certitudes, des failles plutôt que des slogans. D’une autre génération, et lui-même un peu à part dans le grand bain des vannes d’aujourd’hui, Chris Esquerre partage avec François Morel ce goût pour un rire alternatif, incongru, inventif. Autant dire que les entendre tous les deux fait du bien.
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François, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, vous avez écrit une tribune dans Le Monde : “Le rire pour ne pas mourir”. Rire, est-ce résister au pire ?
François Morel – J’ai ressenti une gravité inouïe. Je connaissais ces gens, tellement bons, hyper pacifiques, des gens de culture. Un spectacle, comme un dessin humoristique, c’est d’abord une œuvre pacifique… Je suis resté plusieurs jours abattu. Et puis il y a eu la réflexion de Patrick Pelloux pendant leur conférence de rédaction dans les locaux de Libération : “Qu’est-ce qu’il y a dans l’actu ?” Puis la crotte de pigeon sur l’épaule de Hollande, le rire de Pelloux, qu’on avait vu beaucoup pleurer… Tout ça m’a bouleversé, je ne m’en remets pas (il pleure). Quand Nicolas Canteloup se moque des pleurs de Pelloux, c’est consternant de bêtise.
Chris Esquerre – Je préfère me dire que cette tuerie est l’acte de deux détraqués qui ne représentaient qu’eux-mêmes, et que donc, il n’y a pas de sens à donner à tout ça. En même temps, je m’interroge sur ce qui est à l’origine d’une telle violence, et je crains que les dessins ne soient qu’un prétexte.
Rire, est-ce donc résister à la bêtise ?
François Morel – C’est ce que j’essaie de faire, je n’y arrive pas toujours. Je ne sais pas s’il y a un rire de résistance, mais il y a un rire de collabo vers la grossièreté, la connerie la plus commerciale, la plus oublieuse de tout. Je me sens très éloigné de ceux qui ricanent, se croient plus malins que tout le monde. Le rire, c’est une ouverture poétique sur le monde, c’est simplement essayer de s’en sortir, pour ne pas mourir, ne pas désespérer, partager des choses. Le rire, c’est une humanité.
Chris Esquerre – La Matinale d’Inter te va bien de ce point de vue, tu n’es pas tenu à la tyrannie du rire. A la télé, c’est la fuite en avant. Des choses se tentent parfois, c’est vrai ; mais si on a vingt minutes de poésie sans un rire, tout le monde a changé de chaîne. La télé a aussi le droit d’être réaliste sur la manière dont les gens la regardent, tu ne peux pas lui demander d’être un autre média.
Quel regard portez-vous sur Dieudonné qui se sert de l’humour comme d’un paravent pour diffuser ses idées antisémites ?
Chris Esquerre – On lui donne trop d’importance. Je n’ai aucun “regard” sur les âneries dites par un type paranoïaque et complotiste.
François Morel – Pour moi, l’humour consiste à mettre en scène ses doutes, ses failles, surtout pas ses certitudes. L’humour, c’est d’abord se moquer de soi-même. Sans doute suis-je un peu de parti pris, mais le comique nazi me fait modérément rire.
L’antisémitisme, c’est un préjugé plutôt qu’une idée, non ? Fallait-il l’interdire ?
François Morel – Je ne vois pas le rapport avec l’humour. Mais défendre le terrorisme, appeler au meurtre, défendre le racisme, ça doit pouvoir être interdit.
Chris Esquerre – Est-ce vraiment efficace d’interdire quelqu’un qui dit que la Terre est plate, et pas ronde ? J’aurais plutôt tendance à penser que le laisser parler discrédite son propos et invalide ses “thèses”.
Pour vous, la liberté d’expression – et donc l’humour – a-t-elle des limites ? Et lesquelles ?
Chris Esquerre – A priori, aucune limite… A condition que la liberté d’expression ne soit pas elle non plus un paravent pour propager des idées malveillantes ou une haine des autres.
François Morel – La liberté d’expression me va quand elle est circonscrite par les lois de la République, que je reconnais volontiers.
Vos propres limites et tabous ?
Chris Esquerre – Mon métier, et mon plaisir, c’est de partager avec les autres ce qui me fait rire. Et j’ai la chance de ne trouver ni intéressants ni drôles ces sujets qui échauffent les esprits et qu’on nous vend comme étant les seuls dignes d’alimenter un débat sur les limites. Celles qui m’intéressent sont celles de la créativité, de l’originalité, de l’expression par les mots et le corps, pas celles de l’acceptabilité de mes propos par des gens plus ou moins susceptibles.
François Morel – Ma limite ? L’imaginaire. Mon tabou ? L’ennui. J’essaie d’entraîner le public dans une émotion, un rire, une humeur à la fois partageurs, joyeux et consolateurs. J’aime bien quand les spectateurs sortent du théâtre un peu délestés, un peu plus légers. Ne pas se mettre la tête dans le sable pour refuser ce qui nous angoisse, mais trouver du courage ensemble.
François, qu’est-ce qui te touche chez Chris ?
François Morel – Quand on voit les comiques, on voit souvent la guerre. Je déteste ça. Je suis frappé par la manière dont des gens agréables se transforment en guerriers sur les plateaux télé et cherchent à écraser les autres avec leurs vannes. J’ai plutôt de la tendresse et de l’admiration pour ceux qui essaient de faire rire comme Chris. Le plus souvent, il y arrive. J’aime son côté poétique et assez barré, il a dû regarder les Monty Python. Ce n’est pas un ricaneur. Or il y en a trop aujourd’hui. Je ne suis pas à l’aise avec ce rire dominateur.
Ce refus d’un rire agressif établit-il une certaine filiation entre vous deux ?
François Morel – Probablement, sûrement.
Chris Esquerre – C’est plus facile à dire pour moi car je l’ai vu travailler avant.
Dans Palace, Les Deschiens ?
Chris Esquerre – François n’aime pas trop qu’on lui rappelle Les Deschiens…
François Morel – Mais non, ce n’est pas vrai. La seule chose qui m’agace, c’est quand, à la sortie de mon spectacle, on me demande du gibolin. Là, j’avoue… Sinon, c’est normal qu’on me parle des Deschiens. Je les ai simplement un peu oubliés.
Chris Esquerre – C’est avec eux que je l’ai vraiment découvert. J’avais 20 ans et cela a été une révélation. C’était vraiment ce que j’aimais. Ce personnage me semblait très proche de toi.
François Morel – C’était un personnage que je faisais tout le temps avec mes copains pour me marrer.
Chris Esquerre – J’adorais l’univers de monsieur Morel, un peu gâteux, avec des mots qui ne servent à rien, des phrases vides de sens ou qui ne sont pas terminées. C’est l’une des seules références auxquelles je pense de façon consciente. Sur scène, j’aime bien jouer mon côté idiot. Il vient de là.
C’est quoi, ce côté idiot ?
Chris Esquerre – Ressortir la partie la plus ridicule de soi-même, la plus enfantine ou au contraire la plus vieillotte. Déballer naturellement ce qu’on n’hésite pas à faire quand on est enfant : faire des voix, être bizarre. Il n’y a pas de travail de composition. C’est faire vivre un personnage qui est déjà une partie de soi. Dans Importantissime, je m’estime gâteux, j’emprunte des trucs de vieux plutôt que de jeune. Je mélange tout cela et ce ridicule me fait rire. Cela demande d’accepter de ne pas être à son avantage. Dans ce métier, souvent on veut le beurre et l’argent du beurre, être drôle, beau gosse. Pas chez moi : je préfère cette dimension du rire, assez peu explorée, à la culture de la vanne.
Comment percevez-vous le paysage de l’humour dominant, dans lequel vos petites musiques respectives semblent se distinguer ?
Chris Esquerre – J’ai l’impression que, parmi les humoristes, beaucoup choisissent de présenter un miroir aux autres et d’en rire. On leur raconte ce qu’ils connaissent déjà d’eux, des situations qu’ils ont vécues. En général, les spectateurs se retournent et disent : “C’est tout à fait toi !” C’est l’humour-miroir, qui a son efficacité quand il est pratiqué par de bons humoristes. Cet humour d’observation et de restitution du quotidien ne m’intéresse pas beaucoup, je le trouve peu inventif, peu risqué.
François Morel – Dans mon spectacle, j’ai quand même l’impression de présenter un miroir aux gens. Quand je parle d’un type vieillissant dans le métro qui croit pouvoir encore séduire une jeune fille, des gens me disent que cela leur évoque leur propre vie ! On fait tous cela : rire de notre vécu.
Chris Esquerre – Bien sûr. Pour que les gens rient, il faut qu’ils reconnaissent quelque chose. Mais on peut aussi rire de l’incongruité de situations qu’ils ne reconnaissent pas.
François Morel – Quand on est un peu sympathique, on a un tel crédit sur scène qu’on peut raconter n’importe quoi et les gens se marrent. Parfois, ils comprennent des choses au-delà de nos textes, et de ce qu’on a pu penser soi-même. Je raconte par exemple l’histoire d’un type qui est amoureux d’une huître. Au début, il est très content parce qu’elle ne parle pas beaucoup et qu’elle est très à l’écoute. Puis, il s’ennuie et ils se séparent. Un soir, un spectateur m’a dit que c’était exactement son histoire.
Est-ce que chroniquer l’actualité sociale et politique vous intéresse ?
Chris Esquerre – Je ne sais pas le faire. Mon travail consiste à partager avec les gens ce qui me fait rire. Or je ne trouve pas matière à rire dans l’actualité. Je n’arrive pas à rendre drôle ce qui ne l’est pas pour moi.
François Morel – Au début de ma chronique sur France Inter, je ne le faisais pas beaucoup, d’autant qu’à l’époque Stéphane Guillon et Didier Porte occupaient l’espace. Quand ils sont partis, j’ai pris le relais. Je ne suis obligé à rien mais comme citoyen, cela m’intéresse. C’est un autre métier que le spectacle. Quand je joue au théâtre, je ne parle pas de politique. Je ne m’oblige pas à rire de tout. L’histoire de Charlie Hebdo m’a fait peu rire mais il fallait rendre compte de ce que je ressentais. J’ai essayé d’être au plus proche de moi, c’est tout. Cela peut être dans la fantaisie la plus pure ou au contraire dans une forme de conscience politique absolue, ce qui m’arrive de temps en temps.
On ne vous perçoit pas comme des “professionnels” du rire, des humoristes calibrés accrochés aux mêmes ficelles. N’êtes-vous pas un peu amateurs ?
François Morel – Quand je fais un spectacle, je ne me dis pas qu’il faut faire rire toutes les minutes ; je me dis “pourvu que les gens rient de temps en temps, qu’ils m’accompagnent”. Je ne suis pas obsédé par le nombre de rires, je ne sais même pas où les rires vont se placer. C’est la liberté des gens. Ce qui compte, c’est que je leur raconte des histoires, que je les entraîne dans des imaginaires. Quand les gens rient, je suis content.
Chris Esquerre – Ces spectacles fondés sur l’obligation de rire sont gonflants. Je rêve secrètement d’un spectacle comique où il serait possible de ne jamais faire rire. Pour mon premier spectacle, j’ai joué les gros bras en cherchant le rire le plus possible. Au début, on veut montrer qu’on sait faire. Je reconnais avoir nettoyé le spectacle pour ne retenir que ce qu’il y avait de plus drôle. Mais le temps passant, j’aime bien l’idée de me mettre presque les gens à dos. De manière théorique, j’aimerais bien tenter de mécontenter les spectateurs tout en essayant de les rendre heureux de cette expérience. J’aurais envie qu’ils conseillent aux autres : “Vas-y, tu seras mécontent, mais ça vaut le coup !”.
Vous avez souvent des occasions de rire dans une journée ?
Chris Esquerre – Pas tant que ça. Heureusement, il suffit de trois-quatre jours pour qu’à la fin il y ait des idées. Sur Inter, c’est différent, je suis seulement animateur, je m’inspire de la documentation, je peux poser des questions sérieuses, comme si j’étais chez Michel Drucker, je peux le faire à l’ancienne.
Mais tu es crédible dans ce statut ?
Chris Esquerre – Non, mais du coup c’est intéressant. J’aime bien expérimenter un entre-deux entre l’animateur sérieux-empathique et l’humoriste fantaisiste.
D’où te vient ce goût du décalage, de l’écart presque indicible avec la norme ?
Chris Esquerre – De deux choses : des parents, c’est-à-dire d’un héritage culturel, et de soi-même, d’un rapport au monde qu’on cultive entre 5 et 20 ans, quand on se confronte à des difficultés de tout ordre. Comment on s’insère dans la vie, comment on est avec les autres, apprendre à aimer sa gueule, ses parents… Il faut toute une vie pour apprendre cela. La dérision vient de là. D’autres font du jogging pour aller mieux. Au lycée et à la fac, j’avais déjà cette nature. Je ne suis devenu comédien qu’à partir de 26 ans, après avoir démissionné de mon poste de consultant.
Le rire est-il rassembleur ou au contraire divise-t-il, sur un mode de plus en plus communautaire ?
Chris Esquerre – Ce qui a changé, à mon avis, c’est l’accès à l’humour : quand il n’y avait que deux chaînes de télé, on ne connaissait que quelques humoristes ; aujourd’hui, on va chercher des humoristes en fonction des spécialités qu’ils incarnent.
Etre humoriste ou comédien, est-ce un hasard ou un destin logique selon vous ?
François Morel – Je me sens assez proche de ce dont je rêvais petit, un peu dans le flou. Je voulais être un peu journaliste, un peu comédien, un peu chanteur, un peu rigolo. Je ne me suis obligé à rien…
Chris Esquerre – Ça se voit ! (rires)
François Morel – Oui, je suis une feignasse.
Mais vous avez une grosse filmographie…
François Morel – Oui, beaucoup de merdes. Par contre, je revendique tous mes spectacles.
François Morel a réussi à transformer son univers. Est-ce que le renouvellement de ta petite musique t’inquiète, Chris ?
Chris Esquerre – Je ne vais pas réapparaître sous de nouveaux traits, mais il faut trouver un propos neuf. Il y a des choses qui ne me font plus rire car la répétition est un problème. Surtout quand tu as pondu entre 500 et 1000 sketches pour la télé et la radio. Parfois, j’aimerais bien être une rock-star et faire douze chansons tous les cinq ans.
François Morel – Je ne ressens pas la même chose que toi car j’ai l’impression de raconter toujours les mêmes choses et ça ne me gêne pas car j’essaie de changer de support ou bien de configuration. Parfois, je suis seul, parfois dans une troupe, etc. J’ai tendance à penser que ce que l’on a à raconter n’est pas infini.
Connaissez-vous des humoristes qui se lassent d’eux-mêmes ?
Chris Esquerre – Oui, car si ton métier c’est de faire une vanne toutes les six secondes, tu es mal car c’est impossible de tenir sur la durée. Il faut savoir passer à autre chose.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rire de vous-même plutôt que des autres ?
François Morel – Les grands qui m’ont fait rire riaient d’abord d’eux-mêmes. J’aime faire confiance à l’intelligence du spectateur. C’est aussi une façon de charmer à ma manière. Je ne me suis jamais senti joli garçon, mais j’ai envie de séduire malgré tout. A une époque, je vannais beaucoup les autres, maintenant je le fais beaucoup moins. Je crois que je me suis adouci avec le temps.
Chris Esquerre – Je ne l’ai pas fait car ça me met mal à l’aise de vanner les gens, je ne sais pas le faire.
Importantissime plaît à beaucoup de gens ; comment interprètes-tu ce succès ?
Chris Esquerre – Peut-être parce que ça parle de la télé : les gens ont l’impression que ça a valeur de documentaire, alors que ça n’en est pas un !
Dans Les Deschiens, cette critique de la télévision était-elle présente ?
François Morel – Au début, on faisait des faux films d’entreprise. On essayait également de montrer des gens qui n’étaient pas présentés habituellement à la télévision, il y avait un effet de rupture terrible avec les autres programmes de Canal+. On passait de jeunes gens citadins propres sur eux à des gens qui parlaient plus lentement (Morel reprend l’accent Deschiens – ndlr.)
Chris Esquerre – Si vous regardez bien Importantissime, on voit en quoi Les Deschiens m’ont influencé dans le fait de parler lentement, de s’emmêler sur les bouts de phrases.
Comment les gens de la télé voient-ils Importantissime ?
Chris Esquerre – Ils adorent parce qu’ils pensent que je parle des autres. Il y a aussi un effet de catharsis, l’idée que je mettrais sur la table tous les travers de la télévision contemporaine. Là, j’ai décidé de faire une pause après les vingt premiers épisodes.
Avez-vous l’impression que l’humour est plus bridé qu’avant, à l’époque de Desproges, Coluche…
Chris Esquerre – Ça ne veut pas dire qu’à l’époque ça ne posait pas de problèmes, mais il n’y avait pas les réseaux sociaux pour les amplifier. Les gens souffraient chez eux sans pouvoir le dire.
François Morel – La mondialisation a également eu un impact. Quand un mec fait un dessin à Charlie Hebdo, ça déclenche des réactions dans d’autres pays. Avant, Cavanna et Choron ne s’adressaient qu’aux Français. Ça ne choquait personne à l’autre bout de la planète.
François, tu te définirais comme un moraliste ?
Chris Esquerre – C’est pire que ça, c’est un donneur de leçons (rires).
François Morel – Je trouve ce mot un peu lourd, je suis juste chroniqueur. Mais qu’il y ait un peu de morale dans ce que je fais, sans doute.
Propos recueillis par Jean-Marie Durand et David Doucet
François Morel La fin du monde est pour dimanche jusqu’au 28 février au Théâtre du Rond-Point, Paris VIIIe ; chronique sur France Inter, les vendredis à 8 h 55
Chris Esquerre du lundi au vendredi sur France Inter dans La Bande originale à 12 h ; le DVD de son premier spectacle, capté au Théâtre des Bouffes Parisiens, est disponible (StudioCanal)
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