David Bobée et Joey Starr, Adama Diop, Peter Sellars, Sébastien Kheroufi. Voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Black Label, par David Bobée et JoeyStarr
Le patron du Théâtre du Nord poursuit son heureux compagnonnage avec JoeyStarr. Épaulés par Sélène Saint-Aimé et Nicolas Moumbounou, les artistes porteront à la scène le poème-fleuve de Léon-Gontran Damas, Black Label, sommet de la littérature antiraciste paru en 1956, qu’ils actualiseront à la lumière des récents combats contre les inégalités. Il y sera question de diasporas, d’insurrections et de rêveries en tous genres. On y entendra de la contrebasse, des percussions et le souffle inépuisable du chanteur de NTM. On y verra des corps vibrer et danser au diapason d’une contre-culture bien vivante. Bel et indispensable programme.
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Black Label par David Bobée et Joey Starr, du 13 au 17 février au Théâtre du Nord, Lille
Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète, par Adama Diop
On connaît l’acteur, vu et adoré sous la direction de Jean-François Sivadier (Othello), Tiago Rodrigues (La Cerisaie), Arthur Nauzyciel (Mes Frères)… Place à l’auteur-metteur en scène. En dessinant le parcours de Malal, un jeune Sénégalais en quête d’identité, confronté au deuil et à la violence, l’artiste convoque l’art du conte, le cinéma, la danse, et la musique jouée en live. Adama Diop crée ce spectacle comme un poème, avec ses mondes et ses cultures qui s’interpénètrent.
Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète, mise en scène Adama Diop, du 20 au 24 février au Théâtre national de Strasbourg
Beatrice di Tenda, par Peter Sellars
L’œuvre maudite de l’italien Vincenzo Bellini fait enfin son entrée au répertoire de l’Opéra national de Paris. Maudite parce que cette Beatrice di Tenda, créée en 1833 à La Fenice de Venise, ne connut aucun succès du vivant de son compositeur. Maudite pour les péripéties que celui-ci fait subir à son héroïne : fausse accusation, emprisonnement, torture, et condamnation à mort… Le grand Peter Sellars, qui met en scène un opéra italien pour la première fois, l’inscrit dans une réflexion sur la société de contrôle et les mécanismes de l’emprise. Peu jouée, cette œuvre est l’occasion de (re)découvrir le génie de Vincenzo Bellini.
Beatrice di Tenda, de Vincenzo Bellini, mise en scène Peter Sellars, direction musicale Mark Wigglesworth, jusqu’au 7 mars à l’Opéra Bastille, Paris
Par les villages, par Sébastien Kheroufi
C’est l’un des artistes les plus prometteurs, et l’une des pièces les plus attrayantes de la saison. Après Antigone, Sébastien Kheroufi s’attelle à la mise en scène du chef-d’œuvre de Peter Handke, Par les villages, qu’il transpose dans sa réalité. Exit l’Autriche. Nous voilà plongé·es dans la dureté des grands ensembles de la banlieue parisienne, dans les années 1990. C’est ici qu’a grandi un écrivain d’origine algérienne (ainsi que le metteur en scène), où il revient pour se confronter à son frère ouvrier et à sa sœur vendeuse au sujet de l’appartement familial. Épaulé par les habitants et habitantes de la ville d’Ivry, Sébastien Kheroufi interroge la question du logement et de nos cités abandonnées.
Par les villages, de Peter Handke, mise en scène Sébastien Kheroufi, du 16 au 18 février au Centre Pompidou, Paris
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