Adapté du roman éponyme, la pièce commémore à sa manière les quatre-vingts ans de l’exode des réfugiés espagnols vers la France après la victoire de Franco.
“Ma mère s’appelle Montserrat Monclus Arjona, un nom que je suis heureuse de faire vivre et de détourner pour un temps du néant auquel il était promis.” Dans Pas pleurer, prix Goncourt 2014, Lydie Salvayre entrelace les voix de sa mère et de Georges Bernanos, tous deux témoins de la guerre civile espagnole.
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“Montse” a 15 ans lorsqu’à l’été 1936 certaines villes tombées aux mains des “rouges” se déclarent communes libres. Son frère “beau comme un dieu” et elle, ceux que le clergé franquiste appelait “les mauvais pauvres qui ouvrent leurs gueules”, croient en des lendemains qui chantent. Lui sera assassiné quelques mois après l’avènement de la dictature. Elle fuira en France avec la sœur aînée de Lydie sous le bras.
« Le massacre de misérables”
Au même moment, Bernanos, catholique, monarchiste, d’extrême droite, dont le fils avait revêtu l’uniforme bleu de la Phalange, opère un revirement spectaculaire et soutient les communistes tant il est bouleversé par “le massacre de misérables” commis par les nationalistes avec la bénédiction de l’Eglise.
Au plus près du texte, servi par de beaux acteurs, Anne Sée et Marc Garcia Coté, l’adaptation sobre d’Anne Montfort dans une scénographie minimaliste et élégante de Clémence Kazémi plonge au cœur de cet événement majeur de l’histoire européenne et de l’intime beauté de l’écriture de Lydie Salvayre.
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