Le « street-artist » a fait un passage éphémère à Venise pour dénoncer le tourisme de masse et la pollution, avant d’être chassé.
La 58ème Biennale d’art de Venise s’est ouverte le 11 mai, et Banksy n’y a pas été convié. Mais le street-artist a fait en sorte de s’y inviter, en laissant comme à son habitude une trace filmée sur son compte Instagram.
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Dans une vidéo postée le 22 mai, il a filmé sa propre performance sur la place Saint-Marc, insinuant qu’il se trouvait à Venise pour l’événement artistique. Il ironise à ce sujet dans la légende : « Alors qu’il s’agit de l’événement artistique le plus prestigieux au monde, pour je ne sais quelle raison, je n’ai jamais été invité. » Le premier message de l’artiste britannique consiste donc à souligner le caractère toujours jugé illégitime du street-art.
Banksy à Venise. Une nouvelle vidéo pour dénoncer le tourisme de masse qui menace la ville
https://t.co/rtm6H7oacf— . (@DenisCosnard) May 23, 2019
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Critique du tourisme de masse
Mais l’installation qu’il a réalisée à Venise (et qu’il a donc filmée) comporte également une critique plus politique. L’installation en elle-même s’intitule Venice in oil, sachant que « oil » en anglais peut signifier à la fois l’huile de la peinture à huile mais aussi le pétrole des bateaux de tourisme, comme l’explique le Huffington Post. La pollution générée par le tourisme de masse est en effet au centre de son œuvre, composée de neuf toiles qui représentent un énorme paquebot blanc, placé au milieu des canaux véniciens. Le message est explicite.
De Bermondsey à Venise, on peut toujours compter sur Banksy pour élever la bonne humeur pic.twitter.com/x731uZSaGo
— JD Beauvallet (@JDBeauvallet) May 23, 2019
Cependant, l’artiste a été rapidement chassé par des policiers, qui lui expliquent que, sans autorisation, il ne peut pas rester. La vidéo se termine ainsi, avec l’image d’un paquebot au loin, cette fois-ci bien réel. L’artiste n’en est pas resté là. Plusieurs internautes ont révélé un graffiti qui rappelle bien la griffe de Banksy, et qui est récemment apparu sur un mur de la ville. On y voit un enfant vêtu d’un gilet de sauvetage, tenant dans sa main une fusée de détresse d’où s’échappe une fumée rose.
Un enfant migrant sur un mur décrépi qui lance un signal de détresse, des tableaux qui dénoncent la présence des paquebots de croisière sur la lagune : le célèbre artiste de rue Banksy se serait-il invité à la Biennale de Venise ?https://t.co/imzprO2KF0 #AFP pic.twitter.com/mKPbinsJWF
— Agence France-Presse (@afpfr) May 23, 2019
Comme l’a décrit Mathilde Serrell dans sa chronique sur France Culture, le message est là aussi limpide : l’Italie autorise des bateaux à polluer son patrimoine, mais refuse d’accueillir ceux qui sauvent des migrants.
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