En marge du Sonar, Sonar + D véritable laboratoire d’échanges et de rencontres, on vous raconte.
Partie intégrante du festival, le Sonar +D prend encore de l’ampleur cette année et continue de questionner les relations entre créativité et technologies. Conférences, performances, démonstrations, workshops… c’est un véritable laboratoire d’idées sur la culture digitale et les nouvelles technologies juste à côté des quatre scènes du Sonar Day. En un instant donc, on se téléporte du set déchaiîné de The Black Madonna à une conférence sur la Décentralisation nécessaire d’Internet. Sans transition mais pas sans lien. Le futur n’a pas de frontière, preuve en est : la conférence d’inauguration Why do we play a été donnée par Brian Eno lui-même.
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Là, en face de nous, le jeune Autrichien Markus Sabadello nous parle de la FreedomBox. Son but ? Protéger notre identité digitale de l’omnipotence des gouvernements, de certaines multinationales et de leurs clouds faussement naïfs. « Si vous avez quelque chose que vous ne voulez pas que les autres sachent, peut-être devriez vous simplement ne pas le faire », c’est contre cette phrase de l’ancien PDG de Google Eric Schmidt que la FreedomBox se dresse. Elle offre une alternative à toutes nos façons de consommer l’internet : un serveur personnel, des applications libres telles que Diaspora et mailpile et devenir ainsi le seul maître de nos données.
Hommage à Chelsea Manning
A côté de lui, Mat Dryhurst, partenaire artistique de Holly Herdon, groupe engagé à la cause. Leur show est une véritable performance esthétique, participative et politique dans lequel ils rendent hommage à Chelsea Manning qui, en 2013, fut condamné fut à 35 ans de prison pour avoir transmis des documents confidentiels sur l’armée américaine à Wikileaks. Au Sonar +D, Mat est venu parler de son projet plateforme vidéo SAGA qui permet à chaque artiste de garder la main dans la diffusion de ses œuvres sur internet, savoir où et comment elles sont utilisées et mieux connaître son public. Le tout loin de la logique obsolète du contrôle et des blocages des œuvres sur internet par les grandes Majors.
Puis on se balade, Innovations sonores par ici, test d’illusion thermique par là, ailleurs d’autres s’essaient à la réalité virtuelle sur oculus rift. De loin, la scène peut prêter à sourire : ce grand masque vissé sur les yeux, deux manettes dans les mains, ce type déambule maladroitement dans l’espace vide. A l’écran il en train de cuisiner un pot au feu. Il sale, il poivre. Peut-être un peu futile pour certaines, on retiendra pour notre part Notes on Blidness : une fois l’oculus rift posé sur les yeux, le cobaye est immergé dans l’expérience cognitive et émotionnelle de la cécité.
Notre coup de cœur : Earthworks par Semiconductor du duo d’artistes birtanniques Ruth Jarman et Joe Gerhardt. Formée de 5 écrans géants, les couleurs et les sons de cette installation rappellent la tectonique des plaques, l’activité sismique, flop flop le bruit ambigu des geysers islandais, puis parfois même on croit y voir la palpitation des vaisseaux sanguins. Certains sont allongés et se concentrent sur le bruit, d’autres fixent les images intensément, on a du mal à se relever.
Le futur, la nature, la fête. On laissera le mot de la fin à Brian Eno justement : “La seule façon de continuer à vivre et travailler ensemble comme une société humaine, et comme une communauté, c’est avec beaucoup, beaucoup et encore beaucoup de culture et d’art.”
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