Le chorégraphe israélien fait de son solo “Archive” l’un des chocs de cette édition du festival.
Seul sur le plateau, Arkadi Zaides se présente : “Je suis israélien et je vis à Tel- Aviv. La Cisjordanie est à 20 km.” En quelques mots, le chorégraphe et danseur vient de planter le “décor” de ce solo où les images le disputent à la danse.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ces prises de vues, parfois tremblées, souvent fortes ont été prises par des Palestiniens à qui une association israélienne pour les droits de l’homme, B’Tselem, a donné des caméras. On ne verra pas un seul Palestinien sur l’écran mais seulement des soldats, des colons de l’autre “côté”. Un choix assumé par Zaides. Et c’est lui, interprète nerveux et entier, qui va incarner ces corps souvent défiés, bousculés, acharnés.
“Un médiateur”
Il est, sur le plateau, cet enfant de colon qui jette des pierres et reproduit dès son plus jeune âge un cycle de violence et de provocation. Il est ce militaire qui ajuste et vise peut-être. Il est cet homme qui met le feu à la terre dans un acte de pure folie. Arkadi vit en différé, sous nos yeux, le conflit, parfois anticipe une action. “Je tente d’être un médiateur, tantôt un filtre, tantôt un obstacle au regard.” Il est surtout un artiste qui croit toujours au pouvoir du dialogue.
Mais pour combien de temps encore? Archive saisit et, surtout, fait réfléchir. C’est déjà beaucoup. Dans une scène mémorable, le danseur reprend tous les gestes, toutes les poses dans un seul enchaînement. L’émotion est palpable. Il finira par une danse les bras levés, presque traditionnelle, ultime espoir. Sur l’écran, des gamins manient des miroirs pour aveugler les caméras d’en face. Archive n’en est pas moins une lueur. Et une réussite.
Archive, conception Arkadi Zaides festival d’Avignon Tinel de la Chartreuse Villeneuve-Lez-Avignon jusqu’au 14 juillet 18h30
{"type":"Banniere-Basse"}