La danseuse poursuit le montage chorégraphique de sa vie à un moment clé, celui où le corps flanche et où elle passe le relais à cinq danseurs explosifs.
Démarrage fulgurant pour Fuck Me. Cinq danseurs nus déboulent et se lancent sans préalable dans des sauts et grands écarts qui nous plongent illico dans le vif du sujet. La notion de dépense, développée par Georges Bataille dans La Part maudite, prend corps sous nos yeux. “L’exubérance est beauté” : cette citation de William Blake, elle-même reprise par Bataille en exergue, convient à merveille au spectacle de Marina Otero.
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Ce troisième opus s’inscrit dans un projet au long cours, celui de la construction d’une pièce sans fin sur sa propre vie. Après Andréa et Se rappeler 30 années pour vivre 65 minutes, les répétitions de Fuck Me sont stoppées net par l’opération que doit subir la chorégraphe pour des hernies discales.
Un grand charivari d’émotions, de corps en sueur, de danses explosives et de paroles aux allures de confidences
Le résultat d’une vie de danseuse qui ne s’épargne pas et en demande autant à ses partenaires de scène.
Marina Otero est à la fois la narratrice de Fuck Me, la commentatrice de sa vie, des films projetés et des actions scéniques. Un grand charivari d’émotions, de corps en sueur, de danses explosives et de paroles aux allures de confidences pour dire l’amour de l’art, la peur du vieillissement, le corps comme limite et l’art comme dépassement de ces limites. Impressionnant.
Fuck Me de Marina Otero, dans le cadre du festival FAB, du 5 au 8 octobre, TnBA, Bordeaux.
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