Autophoto explore plus d’un siècle de photos de voitures et la longue relation qui les unit.
Il n’est pas nécessaire de fétichiser la voiture pour admirer son image dans l’histoire de la photographie. L’étonnante exposition proposée par Xavier Barral et Philippe Séclier à la Fondation Cartier, Autophoto, en fournit la preuve, soulignant ce que cet objet et l’art photographique partagent : souci de la vitesse contrôlée, goût de la mobilité, conquête des espaces, volonté de maîtriser l’espace-temps.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Chaque média invente ses propres fétiches
De Lartigue à Brassaï, de Doisneau à Burtynsky, de grands noms de la photo atteste cette affinité. Au fil du parcours scénographié à la manière d’une route sinueuse en lacets par Constance Guisset, plus de 450 photos, anciennes et actuelles, dévoile ce jeu entre un média et un véhicule, entre un regard et une machine.
Partant de l’hypothèse selon laquelle l’automobile, outil de la mobilité, a influencé le langage de la photo, outil de l’immobilité, l’expo déploie une réflexion à plusieurs niveaux (autoportraits, paysages, vestiges automobiles…), aussi fascinante par ce qu’elle dévoile des ressorts d’une histoire commune, que par la révélation, en son cœur même, de la variété des approches devant un objet dont Roland Barthes disait qu’il était l’équivalent des grandes cathédrales gothiques. De la peinture à la photo, des églises aux tacots, chaque média invente ses propres fétiches.
Autophoto, de 1900 à nos jours jusqu’au 24 septembre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris XIVe
{"type":"Banniere-Basse"}