Organisé par le Théâtre Garonne, cet événement pluridisciplinaire se réinvente en beauté avec une édition 2021 entièrement hors les murs et 100% gratuite, à la programmation inventive et décalée.
Depuis 2014, le Théâtre Garonne propose un événement printanier intitulé In Extremis, lequel invite le public à traverser le vaste champ de la création contemporaine en explorant les pistes les plus singulières ou buissonnières.
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S’y côtoient des artistes de nationalités et de disciplines diverses (théâtre, danse, performance, musique, arts visuels, littérature, etc.). Le festival affirme encore son originalité en présentant des œuvres achevées autant que des projets en cours de réalisation.
Sous le signe de l’hospitalité
Si elle avait entraîné l’annulation abrupte de l’édition 2020, la pandémie de Covid-19 n’aura pas réussi à abattre celle de 2021. Ne pouvant se dérouler dans sa version initialement prévue, qui devait démarrer en mars et suivre l’axe thématique de l’hospitalité, celle-ci va néanmoins avoir lieu – du 12 au 30 mai – sous une forme inédite. Parfaitement (ré)adaptée à la situation sanitaire, elle reste placée sous le signe de l’hospitalité.
“Nous avons estimé que cette thématique de l’hospitalité se prêtait bien au contexte actuel et nous avons décidé de bâtir une autre programmation en allant encore plus loin, c’est-à-dire en concevant un festival intégralement hors les murs”, explique Stéphane Boitel, directeur artistique du Théâtre Garonne.
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Lieux réels et espaces virtuels
Elaboré avec la complicité du metteur en scène et dramaturge israélien Itzik Giuli, directeur artistique associé pour l’occasion, cet In Extremis antiviral rassemble des propositions artistiques (très) atypiques creusant, de lieux réels en espaces virtuels, le rapport à l’altérité et à l’intimité.
Projet photographique – autour des lieux de représentation déserts – développé depuis 2003 par Tim Etchells (fondateur du remarquable collectif Forced Entertainment) avec le photographe Hugo Glendinning, Empty Stages (Scènes vides) se déploie ici au grand air : une sélection d’images est exposée sur une quarantaine de panneaux d’affichage dans Toulouse. Une belle façon d’ouvrir les théâtres au(x) regard(s), en attendant de pouvoir les ouvrir totalement.
Public actions : private spaces, performance participative créée spécialement pour In Extremis, amène l’artiste australien Luke George à se connecter durant 30 minutes – via Zoom – avec une personne inconnue pour esquisser ensemble un échange ritualisé, d’un espace intime à l’autre, si loin si proches.
De son côté, Rodrigo Garcia signe une série vidéo en sept épisodes (de dix minutes), Movidas raras/Drôles de trucs, réalisée avec la participation de plusieurs artistes, notamment Denis Lavant, Angelica Liddell et Volmir Cordeiro. Ayant reçu un kit filmique spécifique, chaque artiste se filme en suivant les instructions de Rodrigo Garcia puis envoie le résultat, qui est retravaillé, monté et mis en musique.
Audioguide pour supermarché
Quant au collectif catalan CaboSanRoque, il livre un très explicite et intrigant Audioguide pour supermarché en temps de pandémie, à expérimenter avec smartphone et écouteurs en poussant un chariot dans un supermarché !
Avec Mille chemins – Partie 1, le duo new-yorkais 600 Highwaymen (Abigail Browde et Michael Silverstone) orchestre un échange téléphonique entre deux personnes qui ne se connaissent pas. Guidées par une voix leur donnant des directives, celles-ci se découvrent, s’imaginent et construisent des situations.
Dans le cadre de son projet évolutif Encyclopédie pratique, la danseuse et chorégraphe grecque Lenio Kaklea organise un grand moment d’échange avec des Toulousain·es volontaires autour de pratiques qui leur sont chères (pratiques physiques, artistiques, intellectuelles ou autres). De la matière collectée va résulter une pièce qui sera présentée lors de l’édition 2022 d’In Extremis – celle-ci étant pensée comme une prolongation de l’édition 2021, cette fois en présence du public, au Théâtre Garonne et dans divers autres lieux de la ville rose.
In Extremis – Hospitalités, du 12 au 30 mai.
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