À 25 ans, l’artiste et réalisatrice interroge l’ère post-internet avec fluidité.
Lou Fauroux a une éducation à l’image de sa génération : les blogs, Tumblr et Les Sims. Un univers déhiérarchisé, fluide, dirait-on, pour aller (trop) vite. Sauf que l’artiste et réalisatrice, née en 1998, possède une conscience acérée des angles morts de cette culture, celle d’un web 2.0 que ses aîné·es du post-internet auront un peu trop vite conçue comme émancipatrice : dans les années 2010, les réseaux sociaux étaient encore pensés comme pouvant libérer chacun·e des structures de pouvoir dominantes et dissoudre les inégalités de genre dans l’éther.
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Alors, Lou Fauroux embrasse le positionnement qui sied à la décennie actuelle : cette fluidité n’est pas inscrite dans les systèmes technologiques, elle se conquiert. Quitte à passer par une attaque directe des Gafam, menée en bande et en adelphité par des hackeur·euses queer bien décidé·es à renverser les monopoles.
Une présentation au Centre Pompidou et à La Villette
Telle est la narration de son court métrage spéculatif WhatRemains, Genesis : nous voilà en 2048, Google possède la plupart de la Terre et a développé un logiciel d’immortalité. Présenté lors de sa première exposition à la galerie du Crous à Paris mi-février au sein d’un ensemble élargi de vidéos et d’installations, ce projet évolutif aura fait l’objet, en l’espace de ces quelques semaines, d’une présentation au Centre Pompidou puis au sein de 100 % L’expo à La Villette. L’élite des hommes riches et puissants de la tech n’a qu’à bien se tenir, celle-là même dont les rêves d’un transhumanisme à destination du 1 % vide la planète de ses ressources et appauvrit les imaginaires d’alternatives. Par ailleurs, Lou Fauroux vient de cocréer avec Jennifer Cardini le label Færies Records, dédié aux artistes transdisciplinaires, entre hyperpop et R&B.
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