Peintre et clippeur, cet artiste de 23 ans mixe érudition picturale, trap US et mythes caribéens. Il expose actuellement à Paris ses êtres inassignables qui nous interpellent.
Ce que l’on perçoit d’abord, c’est un pur plaisir de peinture. Les surfaces sont tantôt denses et grumeleuses, tantôt translucides et luminescentes. Elles se télescopent et se cannibalisent, se confondent ou s’entrechoquent.
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Lors de son processus, l’artiste de 23 ans chérit l’imprévu : sans esquisse préparatoire, il tourne et retourne son châssis puis, par l’ajout de quelques détails, vient figer une apparition fugace. Alors, les cavités rougeoyantes deviennent des yeux ; les excroissances molles, des oreilles ou, comme on le découvre à la galerie Balice Hertling, à Paris, qui accueille son premier solo-show, les masses de muscles bandés se fendent d’un sourire carnassier augmenté de grillz.
Une érudition qui catapulte Jonathan Meese ou Peter Saul dans l’univers des mythologies caribéennes et de la trap US
Alors qu’il entame sa dernière année aux beaux-arts de Cergy, c’est donc en tant que peintre que l’on rencontre celui qui officie aussi sous l’alias Yves Ciroc, se fait parfois clippeur (il a récemment collaboré avec Emma DJ), passa un temps par la mode et se consacre actuellement à un projet de sculptures interactives.
Mais sa pratique de la peinture, d’une érudition décomplexée qui catapulte Jonathan Meese ou Peter Saul dans l’univers des mythologies caribéennes et de la trap US, n’est que l’une des multiples surfaces d’apparition de ses vivants humanoïdes qui, libérés des ornières de l’identité, se retrouvent propulsés dans un champ expansif d’énergies électriques.
Opéra I de Pol Taburet jusqu’au 17 octobre, galerie Balice Hertling, Paris
Instagram @yves_ciroc
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