Chaque semaine, le meilleur des expos d’art contemporain, à Paris et en province.
Biennale Les ateliers de Rennes – Incorporated !
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Mots d’ordre à prendre avec précaution, Incorporated ! est l’intitulé de la 5e biennale des Ateliers de Rennes. Son suffixe, Inc., est un raccourci commun pour désigner l’incorporation d’un nom propre au sein d’une entité économique. On entend donc un appel à « faire corps » avec le secteur de l’entreprise. En fait, derrière le point d’exclamation d’Incorparoted ! se cache une question, formulée par son commissaire François Piron : « Comment donner forme aux émotions dans un monde qui les formule en termes de besoins de marchés ? » Triés sur le volet, dirons-nous en langage entrepreneurial, les vingt-neuf artistes internationaux invités désorientent littéralement le monde de l’économie. On peut citer les œuvres et interventions inédites d’Ed Atkins, Babi Badalov, Ismaïl Bahri, Eva Barto, Camille Blatrix, Klaus Lutz, Anna Oppermann ou encore Liv Schulman. Sans compter les lieux du off, Les ateliers de Rennes se déploient à travers la ville et au-delà (Halle de la Courrouze, Musée des beaux-arts de Rennes, Frac Bretagne, 40mcube Outsite, La Criée centre d’art contemporain, etc.). C’est une 5e édition pointue qui, sans vouloir trop spéculer, risque fort d’être bluffante.
Du 1er octobre au 11 décembre, Les ateliers de Rennes
MAD – Multiple Art Days
Get MAD, Get Multiples ! L’acronyme est à la hauteur de l’excitation que l’événement peut procurer. MAD est le salon des pratiques éditoriales du type fanzines, estampes, photographies, objets, livres, films, disques…en bref, le salon des multiples d’arts. Fondée par Sylvie Boulanger, directrice du Centre national édition art image (CNEAI) et l’éditeur d’art Michael Woolworth, MAD déplie ses cartons pour la seconde fois à la Maison Rouge. Au total, 96 éditeurs internationaux, des objets plus ou moins rares allant de 20 euros au même chiffre multiplié par mille. Pour les amateurs de livres, il y a la monographie de Camille Henrot, Collections préhistoriques, publié par Manuella Editions. Pour les fétichistes, il y a une réplique en céramique du cendrier de Balthus par Katerina Jebb édité par We do not work alone. À part ça, MAD c’est aussi une programmation de débats, concerts, et performances qui comporte des pépites comme la lecture de Howl par le directeur du Centre Pompidou, Bernard Blistène – poème qui, avant de devenir culte, avait valut aux éditeurs de Ginsberg un procès pour obscénité qui avaient du prouver la valeur sociale et littéraire de la publication. Seul défaut à cette célébration des éditeurs indépendants, MAD ne dure que trois jours.
Le 30 septembre, 1er et 2 Octobre, Multiple Art Days à la maison rouge à Paris
Cycle de projection autour de la Beat Generation
Bruce Conner, Wallace Berman, Harry Smith, Robert Frank, Burroughs, Gysin, Balch… les poètes, écrivains et artistes de la Beat Generation se sont quasiment tous mis derrière ou devant la caméra. Tour à tour protagonistes et narrateurs, ils ont composé leur histoire en maîtres de l’expérimentation et de l’image. Leur influence est attestée autant dans l’avant-garde du cinéma de l’ouest des Etats-Unis qu’ici, en Europe. En même temps que se clôt l’exposition rétrospective de ce mouvement culte, le Centre Pompidou reprend un cycle intensif de projections autour de cette Beat production. À l’affiche, Chakra de Jordan Belson et autres films hallucinatoires ; The Brig de Jonas Mekas (Grand prix du film documentaire au Festival de Venise en 1964), le filmage direct – cinéma vérité – d’un spectacle du fameux Living Theater ; Don’t Blink: Robert Frank un documentaire sur le photographe par celle qui fut sa monteuse et archiviste, Laura Israel ; ou encore Film # 12: Heaven and Earth Magic d’Harry Smith, une merveille plastique mêlant collages, gélatines, filtres de couleurs et diapositives, pour un trip entre le paradis et l’enfer.
Jusqu’au 2 octobre au Cinéma du Centre Pompidou à Paris
Animal on est mal
Le Château de Rentilly (propriété du Frac Ile de France) invite régulièrement un musée extérieur à squatter ses murs. À cette invitation, le Musée de la chasse et de la nature a répondu en s’associant à l’artiste Richard Fauguet pour sortir des pièces de la collection : un fusil pour borgne, une aquarelle de Walton Ford, des terrines en forme de hure de sanglier, des babouins naturalisés jouant aux cartes, un ours blanc de Gilles Aillaud ou encore un Cheval fantastique en grès émaillé de Jean Carriès. Sans aucune hiérarchie entre les genres et les époques, par association d’idées et de formes, la chasse opère. Animal on est mal, entonne le titre. Le Château de Rentilly reflétait déjà la nature de son parc sur sa carrosserie extérieure de métal miroitant. La nature et ses animaux s’immiscent maintenant à l’intérieur. Au premier étage, des tapisseries du XVIe siècle forment un labyrinthe d’écrans où se projette notre imagination pour mieux compléter les récits perdus dont elles sont porteuses. Elles cachent et révèlent, selon les points de vue, les cervidés en fer de Didier Marcel et les autres œuvres avec lesquelles elles dialoguent. On se plonge allègrement dans cet univers qui fait appel à une mémoire collective et chasseresse et fait resurgir les mythes, légendes populaires, et récits de rituels archaïques qui perdurent comme le montre la vidéo (aux allures de conte fantastique) de Bertille Bak.
Jusqu’au 22 janvier au Frac Ile de France – château de Rentilly dans le Parc culturel de Rentilly
House of one
Il faut s’imaginer en 2019, à Petriplatz, au centre historique de Berlin, à l’entrée de The House of One. Dessiné par les architectes Kuehn Malvezzi, le bâtiment en brique abritera une synagogue, une mosquée, une église chrétienne, et un site archéologique – les fondations de plusieurs églises de Saint-Pierre disparues successivement. La Galerie Solo et le 104 s’associent pour présenter ce projet architectural. À la galerie SOLO on découvre parmi œuvres et documents, des volumes en pierre et en bois, invitant à réfléchir sur les interactions possibles entre les espaces – sortes de maquettes mobiles. Sur le sol de la Halle Aubervilliers du 104 un marquage au sol reprend le plan du projet à l’échelle 1/1. Ce jeu de marelle singulier s’accompagne d’un texte explicatif. C’est ici que le principe de The House of One, celui de la circulation des personnes et des idées, peut se réaliser, avant même 2019 à Petriplatz.
Jusqu’au 4 janvier au Cent quatre et à la galerie Solo à Paris
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