Chaque semaine, le meilleur des expos d’art contemporain, à Paris et en province.
Daniel Dewar & Grégory Gicquel – Stoneware Murals
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La galerie Loevenbruck s’ouvre sur des hauts reliefs carrelés et ponctués de lavabos, cuvettes de WC, et porte-savons en séries. Daniel Dewar & Grégory Gicquel en sont les responsables. Le duo franco-britannique n’en est pas à ses premières plomberies. Et contrairement à Duchamp et sa fontaine ready-made, les deux sculpteurs revendiquent le fait main. Si les modèles choisis sont standards et faits en série, chaque cuvette ou carreau est original et façonné dans le gré par ces 4 mains. Pour Dewar & Gicquel, rapporte Véronique Wiesinger, « les sanitaires sont l’allégorie de la céramique traitée en sculpture”. Qu’en est-il de la pipe ? Exécutées elles aussi en série sur un autre mur de grès carrelé, les pipes proposent aux bouches des spectateurs leurs becs tantôt raides, tantôt courbes. A se demander si ce sont nos corps qui contribuent à la forme des objets ou bien les objets qui configurent nos corps ? La pipe serait-elle l’allégorie du corps traité en sculpture ?
Du 16 septembre au 15 octobre à la galerie Loevenbruck à Paris
Provoke entre contestation et provocation
Provoke c’est un mouvement éclair, un magazine japonais à 3 numéros publiés entre 1968 et 1969, un livre manifeste que ses auteurs avaient sous-titré « Matière à provoquer la pensée ». Le photographe Araki n’y a pas contribué mais il se souvient : « La plupart des gens n’y ont pas prêté attention, mais ce mouvement a eu l’effet d’une bombe.” Le Bal présente Provoke tel un flux de photographies qui circule au croisement de l’art et du politique, prenant sa source dans les productions de revues contestataires et débouchant sur l’émergence d’une photographie performative. C’est l’histoire d’un Japon en pleine métamorphose et de sa création photographique de 1965 à 1970 que le Bal retranscrit sur ses murs aussi magistralement que dans son catalogue auquel on avait consacré un article le 18 mai dernier pour la book week.
En parallèle, Daido Moriyama, protagoniste de Provoke, réactualise sa série Accident (réalisée pour le magazine Asahi Camera en 1969) avec une installation de photographies sur 42 mètres de grilles à la gare de l’Est (tournée vers le Japon donc). Scandalous en est le titre et l’ambition – toujours sous le signe de Provoke.
Du 14 septembre au 11 décembre au Bal à Paris
Jason Dodge, Behind this machine, anyone with a mind who cares can enter
> Courtesy Casey Kaplan & l’artiste © Jean Vong
Resserrer les liens entre les arts visuels et la poésie est la grande entreprise de l’artiste Jason Dodge. Son œuvre réside dans l’écart entre l’objet qu’il présente et les mots qui l’accompagnent. Ainsi on vous prévient, ses piles d’oreillers, ses fils électriques, ses ampoules, et ses flutes à bec ne s’activeront que par la lecture d’un mot ou d’un poème. Le processus va plus loin. Pour son exposition à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, Jason Dodge a invité plusieurs artistes à écrire et lire des textes qui tour à tour deviennent clé de lecture de l’exposition prenant la place du communiqué de presse – textes qui seront par la suite publiés en recueil. Valentina Desideri, directrice du Performing Arts Forum, est la première à ce prêter au jeu : “Lire débute par une question. (…) Tout ce que vous obtiendrez, c’est une réponse provisoire, une vague sensation. »
Du 16 au 6 novembre à l’IAC de Villeurbanne / Rhône-Alpes
Carte blanche à Richard Fauguet
C’est une histoire d’amour qui dure entre le Frac Limousin et l’artiste Richard Fauguet. Amour que l’on partage. On se souvient de ses têtes ornées de coquillages reposant sur des coussins gonflables à la Galerie Art Concept, graves et drolatiques. Mais l’on s’égare. Le Frac Limousin lui achetait donc ses premières pièces en 1988, et lui consacrait une exposition personnelle en 2010, Ni vu, ni connu. L’institution lui donne aujourd’hui carte blanche pour exposer les collections. L’artiste joue donc les commissaires et met en perspective l’art vernaculaire (avec des pièces du XVIIe siècle et d’aujourd’hui) et les fondements de la contre-culture américaine des années 70. Prétexte qui nous donne à voir de petits joyaux tels qu’une projection lumineuse de Francisco Tropa, une vidéo de Bertille Bak, un dream drawing de Jim Shaw et son pendant en sculpture ou encore des objets publicitaires de Richard Hamilton. Climax de l’exposition, une multitude de droodles – petites énigmes visuelles – documenté par l’artiste.
Du 16 septembre au 7 janvier au Frac Limousin à Limoges
Morgane Tschiember – Six soleils
Morgane Tschiember a “inventé un matériau, un matériau de l’industrie, ni encore reconnu ni validé par le monde de l’art : du sable aggloméré, du temps sédimenté, des particules du sol, de la Terre en poussière », confie Alexia Fabre conservatrice du MAC VAL. Qu’a donc encore inventé l’artiste qui a déjà soumis la céramique à l’art du bondage ? Le MAC VAL promet une expérience immersive dans sa nef. Pas question de se tenir immobile au milieu des moucharabiehs monumentaux de Morgane Tschiember. La déambulation est requise. Une bande sonore composée par Fred Léonard rythmera cette traversée d’ombre et de lumière.
Du 17 septembre au 5 mars au MAC VAL à Vitry-sur-Seine
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