Chaque semaine, le meilleur des expos d’art contemporain à Paris et en province.
Gordon Matta-Clark
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Après les réouvertures de centres d’art (du CAC Brétigny et du Transpalette à Bourges) et les inaugurations d’initiatives privées (La Colonie de l’artiste Kader Attia à Paris), c’est au tour de la galerie Marian Goodman de se doter d’une nouvelle galerie. Sans mettre les différents types d’espaces sur le même pied, force est de constater que 2016 se clôt sur une note optimiste : celle de l’effervescence de la scène française. Rue du Temple, la galerie Marian Goodman inaugurera ainsi son nouvel espace à quelques numéros de celui qu’elle occupait jusqu’alors – les deux seront désormais exploités – avec une grande exposition de l’américain Gordon Matta-Clark.
Connu pour ses coupes de bâtiment, une série de travaux in situ où il prélève une partie de l’architecture, il réalisa notamment à Paris Conical Intersect en 1975, où il évida une portion conique de l’immeuble du collectionneur Gislain Mollet-Viéville, situé juste en face du Centre Pompidou. Proche de Paris, où se lia d’amitié avec la bande des situationnistes durant ses études, il y tournera également la vidéo Sous-sols de Paris (Paris Underground), une vidéo au Super 8 compilant, de 1977 à 2005, la contre-architecture qui se trouve sous nos pied. L’exposition que lui consacre la galerie Marian Goodman revient sur ces deux projets, présentant une ample documentation de carnets d’esquisse et de notes agrémentée de projections vidéos.
Gordon Matta-Clark du 8 décembre au 19 janvier à la galerie Marian Goodman à Paris
Adriana Minolti
Les peintures d’Adriana Minolti semblent d’abord émaner des années 1960, faisant évoluer à la surface de dégradés pastels des figures anthropomorphes à la géométrie toute corbuséenne. Or à l’époque, l’artiste argentine n’était pas même née. A trente-six ans, Adriana Minolti s’inspire certes de la tradition de l’abstraction géométrique – par ailleurs plutôt latino-américaine que corbuséenne. Mais surtout, elle l’immerge dans le bain digital de sa génération. De là naît l’impression d’un vocabulaire formel à la fois familier et étrange, qu’il faut lire comme un rejet du canon du modernisme occidental, subverti par le contexte (l’Amérique Latine), le medium (l’intrusion du numérique) et le genre (les figures féminines, par opposition au phallocentrisme de la tradition moderniste). En résonnance avec le FRAC Pays de la Loire qui présente actuellement l’une de ses pièces, la galerie Crevecoeur à Paris lui offre son premier solo-show hexagonal.
« Play Home » d’Adriana Minolti, jusqu’ai 21 janvier à la galerie Crevecoeur à Paris
Vava Dudu
Qui de mieux que le Confort Moderne, lieu qui accueillit le premier concert en France de Sonic Youth, pour prêter ses murs aux expérimentations décloisonnées de Vava Dudu ? Styliste incontournable de la mode des 90s aux côtés de Fabrice Lorrain, les corsets iconiques en perle de Jean-Paul Gauthier, c’était elle. Touche à tout, elle œuvre aujourd’hui au sein du groupe La Chatte. Et continue bien sûr à dessiner sans relâche, rassemblant autour d’elle une faune baroque, foutraque et libre par dessus tout. Au Confort Moderne, actuellement fermé pour travaux, elle profitera d chantier pour investir la vitrine de la Fanzinothèque, où elle présentera ses dernières installations.
« Vava Dudu. Proposition 10 » le 16 décembre à la Fanzinothèque du Confort Moderne à Poitiers
James Webb
Lors du Voyage à Nantes cet été, on découvrait la pièce sonore de l’artiste sud africain James Webb. Dans le théâtre Graslin, celui-ci imaginait une installation sonore sous la forme d’une pièce de théâtre faisant résonner le théâtre des voix des statues en présence. Longue de plus d’une heure, l’œuvre était à l’image d’un travail à la fois ambitieux, immersif et intime. L’exposition que lui consacre la galerie Imane Fares sera l’occasion d’aborder dans un contexte plus propice au recueillement et à la concentration ses œuvres, des pièces sonores flirtant avec le théâtre ou la poésie, dérives fictionnelles à partir tant de la guerre des gangs à Cape Town que de l’héritage de Kasimir Malevitch.
« Hope is a good swimmer » de James Webb, du 8 décembre 2016 au 11 février 2017 à la galerie Imane Farès à Paris
« xo of excess »
« xo of excess », c’est d’abord l’invitation d’un artist-run space (ces lieux gérés par des artistes) à un autre, en l’occurrence EXO EXO à Belleville qui donne carte blanche à Diesel Project Space de Bruxelles. Au programme, une day rave mêlant installations et programmation sonore, sur le thème du futur : l’hyperréalité, Anthropocène et hologramme forment les mots-clés de cette mixture, potion hallucinogène qui fait fondre les frontières entre réel et virtuel, organique et synthétique, galerie et club. Quant aux noms des artistes, on les cite pour le principe, mais à vrai dire, ces alias résonnent surtout comme une poésie cryptique venue d’un prochain millénaire : ssaliva/Early Holography/AllPass/Hasar de Doria.
« xo of excess », lives le 9 décembre de 16h à 21h à EXO EXO à Paris
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