Les œuvres de l’artiste argentin sont exposées pour la première fois au Centre Pompidou du 20 avril au 29 août 2022.
Le musée aux tuyaux rouges, jaunes, verts et bleus accueille pour la première fois les sculptures, tableaux et assemblages de l’artiste, considéré comme l’un des les plus influents d’Amérique latine. León Ferrari (1920-2013) a créé des œuvres à l’esprit caustique qui résonnent avec l’actualité. Voici, en bref, quelques éléments pour mieux connaître l’artiste et briller en société.
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1/ Il était ingénieur avant d’être artiste
Avant de se lancer dans une carrière artistique, León Ferrari étudie l’ingénierie électrique à l’université de Buenos Aires et travaille quelques années en tant qu’ingénieur. Né en 1920 à Buenos Aires, c’est à partir des années 1950 qu’il crée ses premières œuvres.
2/ Il a découvert la céramique en Italie
En 1952, la fille de León Ferrari tombe malade. Il décide de l’emmener en Italie pour qu’elle puisse avoir accès à des soins de qualité. L’artiste se passionne à ce moment-là pour l’argile et commence à créer de grandes sculptures en céramique. S’ensuivront de nombreuses rencontres comme avec Lucio Fontana, connu pour ses monochromes entaillés, qui l’invite à participer à la Triennale X à Milan en 1954.
3/ Les mots sont des dessins
Dans les années 1960, il crée ses premières œuvres sur papier dans lesquelles les mots et leurs courbes deviennent des techniques artistiques, comme dans ses Cuadros escritos (Tableaux écrits) ou Dibujos escritos (Dessins écrits). L’une de ses œuvres les plus emblématiques de cette période s’appelle Carta a un general (Lettre à un général) : on y trouve des écritures inintelligibles mais stylisées, qui ressemblent à des partitions de musique. Cette œuvre représente l’impossibilité de discuter avec un pouvoir politique dictatorial.
4/ Le pape François considère son travail comme “blasphématoire”
León Ferrari consacre une grande partie de ses recherches artistiques à critiquer les abus de l’Église catholique. Ce qui n’est pas vraiment du goût du pape François, à l’époque archevêque de Buenos Aires, qui avait qualifié en 2004 la rétrospective de l’artiste au centre culturel de La Recoleta de “blasphématoire”. Évidemment, León Ferrari l’a pris comme un compliment, puisque son œuvre emblématique, La Civilización Occidental y Cristiana (La Civilisation occidentale et chrétienne), présente un Christ crucifié sur les ailes d’un bombardier américain au Vietnam. Cela ne pouvait pas être du goût de tout le monde.
5/ Un artiste engagé aux œuvres multiples
Ayant lui-même fui la dictature dans son pays en 1976, León Ferrari va se mobiliser toute sa vie d’artiste contre les dictatures, le fascisme, les discriminations et les inégalités sociales. Ses œuvres sont protéiformes, de la sculpture à l’art postal, mais sont toujours provocatrices, à la manière de ses prises de position et de ses combats, cherchant à condamner avec la plus grande clarté la barbarie de l’Occident.
León Ferrari, l’aimable cruauté, du 20 avril au 29 août 2022 au Centre Pompidou à Paris.
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