Des botanistes à Notre-Dame-des-Landes, des balades toxiques dans le 93, des migrants dans le ghetto de Calais : trois images de résistance signées par le photographe.
A la recherche de la gentiane pneumonanthe
Le 9 août, un groupe de botanistes des Naturalistes en lutte de Notre-Dame-des-Landes organise une sortie à la recherche de la gentiane pneumonanthe. Depuis trois ans, le collectif dresse un inventaire complet de la faune, de la flore et des habitats naturels que l’on trouve sur la ZAD pour pallier les déficiences des études commanditées par les promoteurs du projet de l’aéroport, qui en minimisent l’impact écologique.
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Par exemple, seules soixante et onze espèces d’invertébrés ont été inventoriées par le bureau d’études alors que les Naturalistes en lutte en ont déjà recensé plus de six cents, dont de nombreuses espèces rares et plus d’une dizaine qui étaient inconnues dans le département. Une dernière sortie avant l’hiver a eu lieu le 11 octobre pour rouvrir une mare.
“Balades toxiques”
Depuis août 2014, je suis les balades urbaines organisées par le ToxicTour 93. Le dimanche 25 janvier, le ToxicTour proposait de partir à la découverte du Data Center de La Courneuve. Ces “balades toxiques” qui existent un peu partout dans le monde prennent la forme de visites guidées des principaux sites de pollution de l’environnement.
“la Seine-Saint-Denis est victime d’inégalités environnementales”
Elles ont lieu dans le département de la Seine-Saint-Denis à l’initiative d’habitants et de collectifs locaux, non seulement parce que la COP21 s’est tenue au Bourget mais aussi parce que ce département est l’un des plus pauvres de France et qu’il est victime d’inégalités environnementales : sols pollués par son passé industriel, pollution de l’air causée par la circulation automobile et le trafic aérien, précarité énergétique, pollution sonore, résidus radioactifs. Le 28 novembre, la veille de l’ouverture de la COP21, un hommage a été rendu aux morts du climat partout dans le monde.
“Bidonville d’Etat”
Je viens à Calais depuis 2006 photographier les conditions de vie réservées aux migrants par les pouvoirs publics. Mes séjours ne sont pas très réguliers, pas suffisamment en tout cas pour recroiser les mêmes personnes et c’est tant mieux car j’espère que cela veut dire qu’elles sont passées en Angleterre (à moins qu’elles n’aient été déplacées par la police). Ce qui est certain, malgré la bunkerisation de Calais, c’est qu’aucune barrière ne va les empêcher de traverser.
“J’ai choisi cette photo pour montrer l’assurance et le calme de ces hommes”
J’ai fait cette photographie en avril, au moment de l’ouverture du centre d’accueil de jour Jules-Ferry. C’est à côté du centre que la police a regroupé tous les migrants dans ce que les associations appellent le “bidonville d’Etat”. Je l’ai choisie pour montrer l’assurance et le calme de ces hommes (leur disponibilité aussi à l’égard de quelqu’un qu’ils ne reverront pas et qui n’a rien à leur offrir). Ils s’installaient pour le petit déjeuner.
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