Sur Netflix, OCS ou YouTube, de la pépite méconnue au masterpiece incontournable, dix recos pour vous mettre à jour sur le foisonnant paysage stand-up de ces dernières années.
Bangin’ – Nikki Glaser (2019)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sous ses airs d’héritière Trump peroxydée se cache la stand-uppeuse la plus décomplexée actuellement en service. Nikki Glaser ne parle quasiment que de cul ; elle en parle très crûment, très concrètement, parfois très vulgairement, assumant un registre slutty qui pourrait virer à la mauvaise provoc semi-porn, mais qu’elle manipule avec beaucoup de virtuosité et de finesse psychologique. Un show bouillonnant, au style très affûté, a priori à ne pas regarder avec ses parents.
Disponible sur Netflix
8 – Jerrod Carmichael (2017)
Il est encore méconnu en France, et pourtant il suffit de quelques secondes pour prendre la mesure du charisme et de l’envergure (un seul défaut : il en a déjà l’air très conscient) de ce prodige downtempo qui, à l’instar d’un Dave Chappelle, s’impose parmi les grandes voix noires du paysage. Un stand-up grave et puissant, qui ne tombe pas pour autant dans le sentencieux. A voir également : Home Videos, série documentaire où l’humoriste interroge sa famille sur des sujets comme la négritude, les standards de beauté ou les infidélités de son père.
Disponible sur OCS
https://www.youtube.com/watch?v=HqhMZVjYnEg&ab_channel=tvpromos
Paper Tiger – Bill Burr (2019)
Le succès monstre de cet opus magnum a mis ce vieux de la vieille au centre de la planète stand-up l’an dernier, en faisant de lui la tête de pont d’une guerre ouverte au politiquement correct. Registre dans lequel il peut effectivement être génial, mais auquel il serait aussi un peu réducteur de le limiter tant Bill Burr est aussi et avant tout un pur bloc de rage, dont le grand sujet reste son anger management houleux, lui inspirant des passages dingues sur les fureurs enfouies de l’enfance, le refoulement des angoisses, l’hypothèse suicidaire. Incontournable.
Disponible sur Netflix
Quarter-Life Crisis – Taylor Tomlinson (2020)
Une nouvelle venue qui parle depuis un âge relativement précoce (26 ans, d’où le titre), changeant un peu des cohortes d’adulescent·es trentenaires mâchonnant leurs problèmes d’immaturité, et qui surtout parle déjà très bien, imprimant une pure électricité et une grande maestria comique au vieil adage de Paul Nizan : avoir vingt ans et ne laisser personne dire que c’est le plus âge de la vie.
Disponible sur Netflix
>> A lire aussi : “Social Distance” sur Netflix : une série émouvante sur les fractures de notre époque
Gratuit – Mustapha El-Atrassi (2019)
Depuis qu’il a quitté la télé, il vit sous les radars une incroyable renaissance en indé : des spectacles autoproduits (et couronnés de succès : une tournée de zéniths pour son Communautaire) où l’ancien chouchou de Ruquier entretient ses racines (un rapport de grande complicité avec son public marocain, dans ce show garni d’anecdotes nationales et enregistré à Marrakech) et laisse libre cours à beaucoup de fiel, pour un exercice de roast de très haute voltige. Pas pour les frileux.
Disponible sur YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=oAwAVGnQzBI&ab_channel=mustaphaelatrassi
Annihilation – Patton Oswalt (2017)
Le stand-up sert à faire rire, oui, mais aussi à aider à vivre, et le show que Patton Oswalt a consacré à son deuil en est l’une des meilleures preuves de la décennie (avec Live de Tig Notaro, sur son cancer du sein) : un special qui démarre sur des rails très classiques (ce qui en 2017 signifie “en ne parlant que de Trump”) avant de virer, à mi-parcours, au récit personnel le plus douloureux et le plus intime qui soit – le décès brutal de sa femme, survenu un an plus tôt, et sa vie de père veuf. Un immense moment de purge et de guérison.
Disponible sur Netflix
The Overthinker – Demetri Martin (2018)
La pratique du one-liner, ces blagues très courtes qui ont fait les grandes heures des comedy clubs fifties entrecoupées de riffs de batterie (“badum-tss”), est certes un art vieillissant, mais Demetri Martin est l’exception capable de le faire survivre. Un droopy sans âge s’exprimant dans des registres en apparence bien ringards (one-liners, dessins, chansons…) qu’il arrive comme par miracle à rendre totalement saillants et contemporains. Un génie de l’apathie et du flegme.
Disponible sur Netflix
A Speck of Dust – Sarah Silverman (2017)
Sarah Silverman est toujours là, tout en haut, de toute façon elle a toujours exactement la même tête qu’il y a 30 ans, donc il y a fort à parier que cette histoire n’est pas prête de s’arrêter et tant mieux. Elle est en état de grâce dans son dernier special, véritable pièce d’orfèvrerie narrative où la comédienne engage un impressionnant récit à tiroirs et prouve encore sa capacité paradoxale à être toujours à la fois totalement indécente et totalement bienveillante.
Disponible sur Netflix
100% Fresh – Adam Sandler (2018)
Son rôle ultra plébiscité dans Uncut Gems des frères Safdie l’a remis au centre de l’attention, et quelque peu nettoyé de son image de star du navet ; c’est donc le bon moment pour découvrir l’œuvre scénique d’Adam Sandler, avec ce dernier show en date qui alterne stand-up et chansons. Le spectacle à son état le plus simple et le plus purifié : un homme tout seul qui rit, chante, se déguise, et transmet au public une énergie et une joie contagieuses. Une heure de pur bonheur – et une petite ambiance “Noël”, à y bien regarder.
Disponible sur Netflix
Out to Lunch – Mark Normand (2020)
Faussement désinvolte, réellement virtuose, un trentenaire aux allures de frat bro passe-partout, et doté d’une espèce de charme instantané avec son drôle de débit à la fois tranquille et frénétique, sa bonhomie de bon pote modestement venu raconter ses blagues, ses flashs de pur génie (“les tueries de masse sont les règles de l’Amérique : ça saigne, ça a lieu une fois par mois et tous les ados se disent ‘bon, j’imagine que c’est mon tour’”). Pour anglophones rodés (ça va vite et il n’y a pas de sous-titre).
Disponible sur YouTube
>> A lire aussi : Que voir sur Arte en décembre ?
{"type":"Banniere-Basse"}