Tarik Kiswanson est le nouveau lauréat du très convoité prix Marcel-Duchamp. Entre œuvres monumentales et amour du déracinement, qui est cet artiste plus que jamais d’actualité ?
Le plasticien Tarik Kiswanson est devenu hier, lundi 16 octobre, le 23e récipiendaire du prestigieux prix Marcel-Duchamp. En raison du mouvement de grève en cours au Centre Pompidou, la remise du prix s’est exceptionnellement délocalisée au siège de la maison de vente Artcurial, à Paris.
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“Avec Tarik Kiswanson, nous honorons un travail pluridisciplinaire extrêmement abouti, aussi bien dans sa dimension formelle, que dans son rapport à l’histoire. S’appuyant sur les rapports énergiques entre divers éléments, ses œuvres visent, avec beaucoup de sensibilité, à un message universel”, a déclaré Xavier Rey, le directeur du musée national d’Art moderne et l’un des sept membres du jury remettant le prix. En plus du titre, le prix Marcel-Duchamp s’accompagne d’une somme de 35 000 euros, et représente une mise en lumière importante pour le ou la lauréat·e. Elle est remise tous les ans depuis 2000 à un artiste contemporain, quelle que soit sa discipline artistique (photographie, sculpture, vidéo, peinture…).
Tarik Kiswanson s’est ainsi distingué face aux trois autres artistes sélectionné·es pour concourir au prix : la Française Bertille Bak, la Franco-Marocaine Bouchra Khalili et l’Algérien Massinissa Selmani.
Qui est Tarik Kiswanson ?
Né en 1986, de deux parents palestiniens, immigrés en Suède, Tarik Kiswanson a grandi dans la ville d’Halmstad. Il vit et travaille aujourd’hui entre la France et la Jordanie, où il s’épanouit dans les nombreux milieux artistiques qu’il aborde : la performance, le dessin, la sculpture, le film ou encore la musique. Son œuvre, fortement imprégnée de son héritage migratoire et de sa vie entre deux pays, aborde avec une attention certaine la question de la mémoire à l’Histoire et de l’identité. Il décrit lui-même son travail comme sa “propre condition d’immigré de la deuxième génération, façonnée par les séquelles de l’exil et du déplacement”.
Comme le veut la tradition depuis 2016, les œuvres du lauréat et des trois autres nommé·es sont exposées pour une durée de trois mois au Centre Pompidou. Celles de Tarik Kiswanson consistent notamment en de grandes sculptures rondes et impressionnantes, ramenant à l’idée de nids et de cocons embryonnaires, synonymes d’un renouvellement constant.
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