Une dizaine de tableaux du peintre Pierre Soulages se sont mis à couler. Des scientifiques du CNRS ont étudié les œuvres pendant trois jours pour trouver les raisons de ce phénomène.
Des tableaux qui pleurent. Voici la manière poétique d’expliquer pourquoi une dizaine de toiles du peintre Pierre Soulages, disparu en octobre dernier, se sont mises à suinter. Pour faire cesser la personnification de ces objets, des scientifiques du CNRS ont étudié pendant trois jours les peintures, afin de trouver des causes rationnelles à cet évènement.
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L’enquête a eu lieu au musée des Abattoirs de Toulouse et trois hypothèses principales ont été déterminées. Pauline Hélou-de la Grandière, restauratrice de plus de 100 tableaux de Pierre Soulages, explique dans une vidéo du CNRS le déroulé de la recherche et les sources de ces écoulements.
Trois hypothèses au phénomène
Les scientifiques n’ont examiné que trois tableaux de Pierre Soulages affectés par ce suintement. Ceux-ci ont été réalisés à la fin des années 1950 à Paris. La peinture viendrait donc du·de la même fournisseur·euse et avec le temps, l’huile se serait séparée des pigments de couleur, provoquant l’écoulement. Ou bien cela provient de la pollution au sulfure, très présente à Paris en 1959 à cause d’un hiver très froid et du chauffage allumé dans les ateliers. Pour Pauline Hélou-de la Grandière, les larmes des œuvres peuvent également tirer leur origine du transport et du vernissage à l’époque ; Soulages a exposé ses toiles immédiatement après leur confection et les a cirées juste avant leur arrivée au musée des Abattoirs de Toulouse.
L’ensemble des tableaux concernés vont être traités régulièrement par les scientifiques. Iels vont commencer les analyses chimiques pour déterminer laquelle des hypothèses de conservation est à privilégier.
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