ARCHIVES DE Août 1996
Articles du 14 Août 1996
À moins d’une semaine du lancement du festival de Cannes, quels sont les films que l’on attend avec impatience ? Petit tour d’horizon parmi toutes les sélections du festival, entre auteur·trices confirmé·es et jeunes espoirs de demain.
Pour célébrer les 60 ans du premier album des Beach Boys, le groupe de Brian Wilson s’associe à Vilebrequin pour une collection entre le littoral californien et les côtes tropéziennes. L’occasion de revenir sur 5 anecdotes concernant la formation américaine.
ARIVE, l’application qui sélectionne et livre des produits de beauté, mode et lifestyle en moins de 60 minutes par vélo électrique, est désormais disponible à Paris !
Trente-trois ans après sa création, la Fondation Jean-Luc Lagardère s’engage, cette année encore, à soutenir le projet de jeunes professionnel·les : musicien·nes, photographes, scénaristes TV, journalistes, écrivain·es….Un véritable coup de pouce pour les artistes et acteur·rices de la culture !
Une équipe de spécialistes américains restaure actuellement Vertigo, le funèbre chef-d’oeuvre romanesque d’Alfred Hitchcock. Deux bobines présentées au Festival de San Francisco ont ébloui les témoins présents : l’une des plus belles machines à fantasmes cinéphiles de l’histoire sera bientôt visible telle qu’on ne l’a jamais vue depuis 58, dans toute la munificence de ses couleurs originales.
De A comme acid à X comme ecstasy, dictionnaire illustré de quelques mots de passe fondamentaux.
« L’Angleterre a changé, la musique a changé, même les drogues ont changé. Et ton Ziggy Pop, il est mort. » Ainsi se fait, dans le film Trainspotting, le passage de relais entre deux générations, du rock à la dance. Une transition douce et incestueuse, qui a désormais infiltré en Angleterre jusqu’aux plus étanches poches de résistance au groove.
On pourrait croire ces enfants du rock réfractaires aux rythmes de la nuit. Pourtant, la dance est entrée dans leur vie.
Vénéré en Angleterre qui le considère comme l’égal d’un Cantona derrière ses platines , Laurent Garnier est passé des fourneaux à son piédestal de DJ vedette avec la même French touch parfaitement autodidacte. Un parcours ahurissant, de la foire du Trône à la prestigieuse Haçienda de Manchester, qui a fait de lui un acteur, mais aussi un témoin détaché - nationalité oblige - de ces dix années où l’Angleterre s’est mise à danser comme un seul homme.
Résolument britannique, la jungle est, comme son nom l’indique, denseet luxuriante. Visite guidée du labyrinthe.
Laboratoire ludique, où les savants fous portent des nez rouges, le label Ninja Tune est en Angleterre l’une des plus passionnantes plaques tournantes du groove affranchi. Avec Jonathan More, ancien Coldcut et contremaître à la culture grand-angle, visite d’une écurie en mouvement, obsédée par les sons et les sens, où l’anticonformisme évitera toujours la sclérose.
[Archive de 1996 : Après le mort de Martin Phillipps, leader de The Chills, retour en 1996, le temps d'un reportage en terres néo-zélandaises où une poignée de groupes ont formé une scène indie luxuriante.] C’était, depuis longtemps, l’un des fantasmes les plus invérifiables de l’histoire du rock : comment là-bas, dans le bout du monde néo-zélandais, une scène luxuriante, insolemment personnelle et farouchement autarcique, avait-elle pu se développer. Alors que son label Flying Nun fêtait en grande pompe quinze années de services rendus à la nation, voyage stupéfiant à Dunedin, petit bout d’Écosse perdu dans le Pacifique et maison mère de toutes les brillantes agitations locales. Ou comment est né, sous l’impulsion de quelques âmes généreuses, un rock apatride et glorieux.
Passé d’un rock au pedigree douteux à une techno venimeuse, Underworld est l’une des pièces maîtresses de cette génération anglaise Leftfield, The Chemical Brothers, Orbital, The Prodigy interdite de tabous, privée de règlements. Des groupes capables de défendre furieusement la scène comme de s’inviter au salon, médiateurs sensuels entre deux tribus autrefois fâchées à mort : le rock et la techno.
N’en déplaise aux lugubres puristes, on doit à Alex Reece l’impressionnant voyage de la jungle ou du drum’n’bass des tréfonds audacieux de l’underground à la pleine lumière des charts, où son Feel the sunshine a joué les pique-assiettes. Musicien apatride et inculte typique de cette génération spontanée , il est l’une des têtes qui dépassent d’un mouvement cultivant traditionnellement l’anonymat.
Des siècles avant l’acid-house ou la jungle, c’était la première fois que l’Angleterre s’inventait une danse et sa culture ad hoc : bien avant l’Haçienda ou le Ministry Of Sound, dans des bouges douteux de Blackpool ou Manchester, on suait violemment entre milords canailles sur des disques oubliés d’Amérique. Une révolution baptisée Northern-soul, dont Edwyn Collins ou Paul Weller sont les plus fervents héritiers.
De Daft Punk à Garnier, on jalouse la techno française. Cette malade mal soignée mais au moral solide.
Dans les années 80, ils incarnaient le panache de la pop anglaise : Johnny Marr avec les Smiths, Barney Sumner avec New Order. Aujourd’hui alliés au sein d’Electronic, dont le deuxième album Raise the pressure invente la techno à papa, ils représentent parfaitement ce glissement anglais du rock vers la dance. Normal : tout ça, c’est de leur faute.
S’inspirant de Lénine, qui fut le premier à deviner dans le cinéma un formidable outil d’éducation des masses, le gouvernement de Mussolini créa Cinecittà. Après les fascistes, Cinecittà devint un Hollywood-sur-Tibre, le jardin favori de Fellini, le cadre somptueusement mélancolique du Mépris de Godard. Aujourd’hui, les studios légendaires abritent surtout les shows pailletés berlusconiens, mais sont encore propices à quelques balades mentales pour le promeneur rêveur qui y croisera moult fantômes cinéphiliques.