ARCHIVES DE Septembre 1991
Articles du 25 Septembre 1991
À moins d’une semaine du lancement du festival de Cannes, quels sont les films que l’on attend avec impatience ? Petit tour d’horizon parmi toutes les sélections du festival, entre auteur·trices confirmé·es et jeunes espoirs de demain.
Pour célébrer les 60 ans du premier album des Beach Boys, le groupe de Brian Wilson s’associe à Vilebrequin pour une collection entre le littoral californien et les côtes tropéziennes. L’occasion de revenir sur 5 anecdotes concernant la formation américaine.
ARIVE, l’application qui sélectionne et livre des produits de beauté, mode et lifestyle en moins de 60 minutes par vélo électrique, est désormais disponible à Paris !
Trente-trois ans après sa création, la Fondation Jean-Luc Lagardère s’engage, cette année encore, à soutenir le projet de jeunes professionnel·les : musicien·nes, photographes, scénaristes TV, journalistes, écrivain·es….Un véritable coup de pouce pour les artistes et acteur·rices de la culture !
[Nos grands entretiens] A l'occasion de notre couverture avec Jean-Louis Murat, nous republions une interview culte de 1991 où il évoque “les branchés des bouseux”, sa découverte de Gide ou Bob Dylan et son attachement à la nature pour sa première une des “Inrocks”.
?Ça me fait plaisir d’avoir réalisé quelque chose d’estimé par de jeunes musiciens, de rencontrer des gens qui me citent comme influence, ou trouvent un peu de plaisir dans mon travail.?
Tout est dit dans le nom, Blur, soit : flou, confus.Flou comme cette musique nourrie d’elle-même, vision au kaléidoscope d’une discothèque trentenaire. Confus comme ce discours, plus bavard quand il s’agit de se vendre à une presse anglaise avide de sensationalisme en carton pâte.Flou et confus comme cette génération perdue, gueulant le plus fort possible son absence totale de message et de croyances, déboussolée et pourtant pourrie de certitudes.Les enfants du désordre.
Jay Mascis et Murph, les hardcoreux de Dinosaur Jr, ne parlent pas souvent. Et quand ils parlent, ils ne disent de toute façon rien qui vaille. Comme foudroyés par une mouche tsé-tsé, les deux chevelus du Massachussets s’amusent avec le niveau zéro du raisonnement et le mauvais goût.
Faux crétins surdoués ou vrais idiots miraculés, leur inconscience rigolarde et leur bruyant lymphatisme sont aujourd’hui des cas de médecine.
Abrutis avec malice.
Voilà Lloyd Cole confortablement installé dans sa peau d’exilé new-yorkais, adoptant l’Amérique dont il connaît parfaitement les racines culturelles et l’histoire musicale. Incollable sur le blues ou le rock du passé, il est toujours à la recherche de la pop blanche parfaite. La moitié de son nouvel album est orchestrée à grand renfort de cordes, sur les traces effacées de Scott Walker, cet Américain exilé en Angleterre. L’éternel dialogue transatlantique.
Tournages ultra-rapides, dialogues parcimonieux, longs silences, noir et blanc granuleux, narration classique laissée à d’autres, les films de Philippe Garrel répondent à une double exigence. Exigence économique (les moyens sont précaires, pour préserver une liberté totale), exigence artistique (le refus irréductible d’un certain cinéma de distraction). Garrel assume fièrement son statut : un public restreint mais fervent l’écoute intensément, les autres le rejettent ou l’ignorent.
Chétif, timide, la parole hésitante : cet homme est un terroriste aux yeux des institutions britanniques bien-pensantes. Traquant les turpitudes du pouvoir et louant les qualités de la classe ouvrière, Ken Loach tente depuis vingt-cinq ans de réveiller à coups de films-électrochocs la conscience d’une société vérolée. Personne ne sait combien le malade est mal en point, crie-t-il dans Hidden Agenda et Riff-raff. Pas de théorie, peu d’idéologie mais du fait, de l’image brute et de l’humour.
L’image de Spike Lee semble aujourd’hui réglée selon une mise au point trop nette pour être juste : petit teigneux malin qui s’est spécialisé dans le sujet chaud’, la polémique avec la presse, et la privation répétée de Palme d’or cannoise. On oublie le cinéaste, disciple surdoué de Scorcese, et dont la vision de New York est quotidiennement confirmée par les téléscripteurs d’agence de presse.
Dissident des fameux Monty Python, Terry Gilliam fabrique des contes modernes et baroques, véritables tours de force allumés et visionnaires, qui rendent tout le monde maboul : les producteurs affolés par les deadlines, les financiers ulcérés par les budgets, le public estourbi de logorrhée visuelle, et lui-même fixant le cyclone droit dans l’œil. Personne n’a oublié Bandits bandits, Brazil, ou Le Baron de Munchausen.