Suivie sur les chemins de sa nouvelle vie, Zahia se dévoile sous toutes les coutures de sa rédemption. Portrait impressionniste d’une fille perdue qui se rêve icône.
Il existe au moins deux façons de regarder Zahia en occultant la question de sa silhouette avantageuse : soit la considérer comme une énième starlette hystérisée par les artifices médiatiques, soit voir en elle la naissance d’une icône populaire d’un nouveau genre, une fille de joie métamorphosée en joyeuse créature de la planète mode.
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Si les deux angles ne sont pas forcément exclusifs, Hugo Lopez opte pour la voie de la rédemption créatrice, au point de réaliser un portrait d’une heure sur sa vie, son oeuvre (un peu courtes). Happé par le mystère de cette belle de nuit révélée au grand public à la faveur d’un scandale avec des joueurs de foot en 2010, le journaliste de l’émission Prêt-à-porter tout de suite (sur la chaîne Stylia) se livre ici à un exercice de style particulier, qui repose essentiellement sur le fait de la regarder. Telle une princesse égarée dans des châteaux de sable doré démesurés, Zahia se laisse approcher dans ses studios et appartements kitsch et clinquants : tout semble faux, mais cette facticité lui ressemble, elle est sa pure vérité.
Se protégeant des regards curieux après le scandale, elle cherche désormais la reconnaissance et expose avec désinvolture et obsession son corps enveloppé dans des robes moulantes. Elle semble tout contrôler, ses formes autant que les images publicitaires qui en rendent compte. Seul son regard un peu perdu semble échapper à la maîtrise de son personnage. Dévoiler ses formes, c’est dévoiler ses secrets. Elle parle un peu aussi. Avec une sincérité désarmante, elle avoue n’avoir souvent rien à répondre aux interpellations dont elle est l’objet ; par politesse, elle acquiesce, mais elle est ailleurs. Elle est la poupée qui fait oui. Hugo Lopez la manie avec délicatesse.
Jean-Marie Durand
Zahia de Z à A Mardi 22 janvier, 23 h 10, Paris Première
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