L’escort-girl la plus célèbre du monde tente de se racheter une crédibilité dans une vidéo. L’amorce d’une vaste opération commerciale ?
1. La vidéo arty
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Début mars, on découvrait avec surprise Zahia en couverture du prestigieux V Magazine. Grimée en pseudo-Brigitte Bardot, elle posait pour une séance photo de douze pages. Le thème : une relecture glamour et suggestive des aventures d’Alice au pays des merveilles. Si l’escort-girl la plus célèbre du monde n’a eu droit à sa couve que pour la version espagnole, elle n’en restait pas moins l’entrée “Z” du “dictionnaire d’une nouvelle ère” proposé par le magazine dans toutes ses versions.
“Elle est juste la huitième merveille du monde”, s’était alors exclamé le rédacteur en chef du mensuel, qui ajoutait : “Qui n’aimerait pas l’histoire de la mauvaise fille devenue un ange ?”
C’est ça, ouais. Quoi qu’il en soit, Zahia semble avoir prolongé sa séance avec les photographes pour un court film arty où elle incarne une Alice langoureuse dans une ambiance bien pompée (de l’habillage sonore à l’atmosphère visuelle) sur Runaway, le moyen métrage de Kanye West. Non mais sérieux ?
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2. Alice ça glisse au pays des merveilles
Pour préparer son fat comeback, Zahia a donc décidé de jouer avec la figure d’Alice, le personnage de Lewis Carroll dont les aventures ont inspiré bon nombre d’intellectuels, au premier rang desquels Antonin Artaud, Gilles Deleuze, Jacques Lacan ou Francky Vincent. Plus proche du “Alice, ça glisse, au pays des merveilles, bravo Francky, je sens tes groseilles” du chanteur franco-antillais que de Deleuze (qui partait de l’oeuvre de Charles Dodgson, alias Lewis Carroll, pour fonder sa Logique du sens), Zahia, la femme perpétuellement cambrée, multiplie les poses langoureuses en décolleté suggestif.
Grande nouveauté : il est pour la première fois possible d’entendre officiellement sa voix. Le rendu ressemble exactement à ce que l’on pouvait imaginer : une voix de jeune fille qui minaude et qui, si l’on en croit son intonation niaise et sa lente élocution, n’a pas forcément l’habitude de faire des lectures en public. Citant (en le tronquant) Lewis Carroll et se retenant de poser son index sur sa bouche avec un air ingénu, Zahia se demande ainsi avec conviction : “A quoi sert un livre sans images ?” Euh.
3. Le plan com
Si elle n’a semble-t-il jamais trop hésité à se dévêtir, Zahia avance ici masquée, à grand renfort de loup en dentelle censé lui donner un petit air mystérieux. Sur son joli site (qui a dû coûter bonbon), elle se décrit comme “une nouvelle Eve”, “magique et belle, innocente et lumineuse” et n’hésite pas à écrire :
“ ‘L’art n’est que sentiment’. J’aime ces mots du sculpteur Auguste Rodin. Mon monde : c’est l’imaginaire, qui pour moi est réel. Rêver, c’est créer.”
Bien sûr. Une image moins trash et plus “artistique” probablement prévue dans un plan com à grande échelle : en décembre, on apprenait que Zahia avait déposé une demi-douzaine de marques à son nom (Pretty Zahia, Zahiadora, Zahiadise ou encore A dream by Zahia), se donnant ainsi un droit d’exploitation exclusif sur un grand catalogue de produits et services : des lotions pour cheveux aux sacs d’écoliers en passant par des colliers pour animaux, des services de crèche ou des “kits d’aide sexuelle, à savoir godemichés, boules de geisha (musculation), vibromasseurs, préservatifs, appareils de massage, jouets sexuels”, selon la tribune.fr. Mise en ligne le 21 mars, la vidéo qui nous intéresse ici arrivait quelques heures avant la conférence de presse de Ribéry annonçant son retour en équipe de France. Et quelques heures avant la mort de maître Capello. Coïncidences ?
Diane Lisarelli
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